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En un mot : quand la Chine nous aimera

Le mot du jour est Chine. Cela n'aura échappé à personne. Surtout pas à Nathalie Bourrus.

Article rédigé par Nathalie Bourrus
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Emmanuel Macron à Xian (Chine), le 8 janvier 2018.  (LUDOVIC MARIN / AFP)

Chine. Mot qui viendrait de … Bon, en Chine, ce n’est pas toujours simple, vous allez le comprendre. Donc, il y a plusieurs hypothèses. 2018, l’année complexe… Allez, je simplifie. Et je choisis une belle légende, dont la Chine regorge. Au début de l’ère chrétienne, des pèlerins chinois voyageaient en Inde. Et quand on leur demandait d’où ils venaient, ils répondaient zhang guo, "le pays du milieu" Ils disaient qu’ils venaient du pays de l’empereur Qin… qui se prononce : "tchin". D’où le mot : Chine. Ah je vois qu’au fond, là-bas, on ne suit pas…

2018, l’année complexe je vous dis. Ce n’est pas grave, car Emmanuel Macron est en Chine. Et pour lui, c’est simple comme bonjour. La Chine veut développer une nouvelle Route de la soie. Un truc énorme. Gros comme un dragon. 1 000 milliards de dollars d’investissements. 65 pays traversés. Pékin veut renforcer les échanges commerciaux entre l’Asie, l’Afrique et l’Europe.

Un cheval et le dragon

Ça sent l’empereur Qin tout ça, moi j’dis. Celui qui aimait bien se comporter en roi du monde. Qui mettait tout le monde a genou, sur son passage, dans le but de réunifier la Chine. Toutes les contrées alentour étaient considérées comme des contrées barbares qu’il n’était pas question de laisser libres. Toutes étaient des vassales, qui devaient se taire.

La Chine actuelle aurait-elle derrière la tête l’idée de redevenir le roi du monde ? Emmanuel Macron semble y croire. Il y est donc, en ce moment. Et il n’est pas venu tout seul. Il est venu avec un… cheval, cadeau fait au président chinois. Un cheval de la garde républicaine, accompagné d’un sabre avec écrit dessus : ben, le nom de notre président, Emmanuel Macron… en toute modestie bien sûr. Ça fait un peu Macron contre l’Empire du milieu.

D’ailleurs, des Chinois ont révélé que Macron, en mandarin, ça veut dire : "cheval qui dompte le dragon". Ben voyons ! Rien que ça ! La France va dompter la Chine et ses nouvelles Routes de la soie, avec son canasson sous le bras. Emmanuel Macron y croit : "Ces routes ne peuvent être les routes d’une nouvelle hégémonie", a-t-il dit. Devant un parterre d’étudiants et d’hommes d’affaires, le président français a parlé de la France, affirmant que "nous sommes la mémoire du monde". Que nous avons un rôle à jouer. 2018, l’année complexe, je vous dis.

En un mot : dans le livre A la recherche du temps perdu, une duchesse est interrogée sur son air soucieux. La duchesse de Guermantes répond : "La Chine m’inquiète". D’urgence, lire ou relire Proust en 2018. C’est complexe, mais c’est bien.

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