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En un mot. Nicolas Hulot, le roi de la décrue

Le mot de l'actu du jour est décrue. Cela n'aura échappé à personne. Surtout pas à Nathalie Bourrus.

Article rédigé par franceinfo, Nathalie Bourrus
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Nicolas Hulot et la préfète de Seine-et-Marne dans les rues inondées de Thomery, le 29 janvier 2018. (ERIC FEFERBERG / AFP)

Décrue. Crue vient du latin crecere. Décrue, de decrecere. Lentement, elle descend. Incantations, prières pour ceux qui galèrent, qui en ont ras-le-bol, de ce raz bord. Je ne parle pas, de ceux qui se sont rués vers la Seine ce week-end, pour faire des selfies historiques. Oh my god ! Did you see that ? Non je parle de ceux qui écopent, comme des fous, et qui ont peur de tout perdre. Je parle de ceux qui ont froid, qui n’ont pas dormi depuis des jours, et qui ont instauré des relevés pour la nuit. De ceux qui, dans les quartiers, en banlieue, ont des cernes longues comme des rames.

Parce que chez eux, au-delà du périph, on n'en est pas à la décrue. Ça monte encore, et les pompes marchent à fond. En guise de cadeau façon réconfort, ils ont reçu la visite de quelqu’un de connu, aujourd’hui. Allez, question pour une championne. Mais oui, Nicolas Hulot ! Le ministre aquatique a arpenté des chemins inondées, de l’eau jusqu’aux genoux. Le brave homme. Au corps-à-corps avec les sinistrés.

Une mouette passe

"Vous n’êtes pas venus avant", lance un journaliste. Un fou… un futur noyé. Réponse de Nicolas Hulot : "On ne peut pas être partout". Ah, d’accord. Puis, "le temps que les secours se mettent en place, vous savez, la présence d’un ministre ça dérange parfois…  là c’était le moment". Ah, OK. Un ange passe… Une mouette plutôt. "Vous savez, il y a une France qui agit, une France qui réagit." Oui… j’imagine que les reporters, l’ont vue, cette fameuse France (celle qui se lève tôt, disait Sarkozy… bon, là c’est la version lève-toi-tôt-et-galère-dans-l’eau). "Je viens de discuter avec des pompiers, raconte Nicolas Hulot. Ils ont sauvé une péniche abandonnée… sans que la presse n’en parle, ou alors je n’ai pas lu la bonne presse." Merci M. Hulot, pour la presse, qui est avec les gens (oui les gens) depuis des jours. Pas bégueule (parfois je me demande si on n’est pas un peu maso, nous les journalistes…), cette presse lui demande si bâtir un autre bassin serait nécessaire ? Lui : "Pas sûr, que ça marche".

En un mot : pour finir cette ballade aquatique, on se bouche le nez et on plonge, en écoutant cette ultime phrase du ministre : nous sommes confrontés à nos propres limites. Faut croire que oui.        

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