En un mot. Jean d'Ormesson, l'homme qui mettait tout le monde "in the pocket"
Le mot de l'actu du jour est "Immortel". Cela n'aura échappé à personne. Surtout pas à Nathalie Bourrus.
Jean d’Ormesson est mort à l’âge de 92 ans. L'académicien, qui ne voulait être ni desséché, ni fané. Un homme qui a réussi à mettre tout le monde dans sa poche, avec un talent rare. Le mot du jour est donc : "Immortel". Mot qui vient du XIVe siècle : on parle des "plaies immortelles". Au XVIIe siècle, on parle de "fleurs immortelles", se desséchant sans jamais se faner.
Sarkozy "moins menteur que les autres"
Il avait été journaliste au Figaro, puis avait dirigé le journal de 1974 à 1977. Mécontent de nominations sans son accord, notamment à la tête du quotidien, (disons en haut de l’échelle), Jean d’Ormesson avait claqué la porte, à la suite de Raymond Aron. Mais avait continué à collaborer avec le Figaro. Très fort. Jean d’Ormesson y a fait les éloges d’un Giscard d’Estaing. Il y louera un homme "éblouissant", selon ses termes. Mais… il s’accroche, pour avoir les faveurs de François Mitterrand, nettement plus rude avec l’académicien. Mitterrand avait dit à son sujet : "Comment un si bon écrivain peut être aussi stupide en politique ?"
D’Ormesson, très habilement, lui avait immédiatement écrit, pour le remercier de son indulgence. Jean d’Ormesson, un homme légèrement assoiffé de reconnaissance… éternelle. Plus tard, il soutiendra Nicolas Sarkozy. On est en 2012. Sarkozy, "moins menteur que les autres", avait déclaré Jean d’Ormesson, toujours avec cet air de ne pas y toucher. Mais… il accourt à l’Elysée, afin de recevoir des mains de François Hollande la grand-croix de la Légion d’honneur.
"Paresseux" et "mari exécrable et immoral"
François Hollande, dont il disait qu’il n’avait pas la stature d’un chef d’Etat. Dernièrement, Jean d’Ormesson se disait "plus macronien qu’avant-hier". Il déclarait qu’Emmanuel Macron savait faire travailler ensemble, des gens de droite et de gauche. Puis, il s’emballait : "Macron, c’est comme Moïse et la mer rouge… il passe et tout le monde tombe devant lui." Rien que cela. Mardi après-midi, les hommages pleuvent pour cet homme, qui se maria à l’héritière des sucres Beghin. Et qui avouait, (et c’est déjà pas mal), être paresseux, et être un mari tout simplement exécrable et immoral. En un mot : "La vie est belle ! Regardez, il y a la mer, il y a le ski, toutes ces beautés !" Le reste n’était sans doute pas assez immortel...
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