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En un mot. Après le Black Friday du père Noel... le Black Tuesday du RER

Le mot de l'actu du jour est RER. Cela n'aura échappé à personne. Surtout pas à Nathalie Bourrus.

Article rédigé par franceinfo, Nathalie Bourrus
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un RER A (illustration). (SYLVIE JOHNSSON / RADIO FRANCE)

Damned, journée noire, Black Tuesday. Le RER est en grève. Pendant que la moitié de la planète discute du climat du coté de Boulogne, les gens galèrent depuis lundi matin pour aller bosser. Argh ! Le RER est en grève pour cause de mauvais managment, mot anglais qui veut dire beaucoup. 

Le mot du jour est donc RER. Mot qui veut dire : réseau express régional. La première ligne a été créee en 1969, mais la vraie inauguration en grande pompe date de 1977 sous Valéry Giscard d'Estaing. Il faut bien se mettre en tête que le RER, c’est une véritable pieuvre. Un truc tentaculaire. Un mille pattes qui va d’est en ouest, du nord au sud. En fait, c’est aussi complexe que les relations diplomatiques. La Guerre froide quoi, ou le partage du monde Orient-Occident et Nord-Sud.

A l'est, Nation, à l'ouest, la Défense

En 1969, juste après le barnum de Mai 68, en décembre, juste avant Noël, a surgi la section orientale, à Nation. Une gare entièrement souterraine. Le but : décharger la ligne 1 du métro qui était saturée… décharger le coté occidental, le quartier des affaires et l'Etoile. Aider les riches quoi. En 1977, la jonction Orient-Occident est faite, à Châtelet-Les Halles. La vraie inauguration a lieu sous Giscard. Les RER A et B naissent.

Mais très vite, le RER est victime de son succès. Parce que tout le monde veut le prendre, riches et pauvres. Et parce qu’il va en banlieue et qu’il est (a priori) plus rapide. C’est donc l’asphyxie. Aucune crise de solitude à l’horizon. Vous pourrez toujours trouver une épaule ou vous laisser aller. Cool. On est 1,2 million à prendre le RER A. Au Livre des records, en Europe.

"Métro express régional Défense-Etoile", ça donne...

De l’état de désengorgeur, le RER est passé à celui de "saturateur" (mot que je viens d’inventer). C’est un nouveau concept qui consiste à prendre un transport pour aller plus vite (et puis parce qu’il n'y a que ça ). Et à arriver systématiquement en retard. Bref.

Et puis il y a les relations Nord-Sud. Le RER B. Le but : atteindre les aéroports. Et désengorger la ligne 4 du métro (toujours le fameux principe du désengorgeur-saturateur), et la Gare du Nord qui est… comment la décrire… une sorte de barnum, une espèce de plaque tournante des angoisses et de la toxicomanie. (Oui, je n’habite pas loin. Non, je ne me drogue pas).

En un mot : au départ, le RER devait s’appeler... Merde. Je vous le jure ! J’explique : Il devait s’appeler métro express régional Défense-Etoile… et l’histoire dit que c’est le peintre qui préparait l’inauguration, qui a vu ce que ça donnait. Remarque, RER, ça fait : réseau engorgé de rameurs.                          

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