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En route vers Paris 2024. Les contrôles antidopage

Cécilia Berder, membre de l’équipe de France d’escrime, revisite l’actualité olympique en vue des Jeux de Paris en 2024.

Article rédigé par franceinfo, Cécilia Berder
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un employé du laboratoire antidopage de Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine) (FRANCK FIFE / AFP)

À l'occasion du 19e Colloque National "Pour un sport sans dopage" organisé le 29 mars à Paris par le comité olympique français, le ministère des sports et l'agence française de lutte contre le dopage, En route vers Paris 2024 explique comment se déroule un contrôle antidopage pour un athlète.

Première étape

Choisir un gobelet et se laver les mains sans savon pour éviter toute trace dans votre urine. Ensuite, il vous faudra lever votre tee shirt pour s'assurer que vous n'avez pas de poche d'urine sur vous et puis le test peut commencer : vous urinez face à quelqu'un que vous venez de rencontrer.

Vous versez ensuite votre miction dans des pots en verre destinés au laboratoire. Votre nom ne s'affiche à aucun moment, juste un numéro, qui deviendra la référence pour connaître les résultats du contrôle. Vous devez ensuite remplir de nombreux papiers. Si votre urine est trop claire (densité de l'urine trop faible), vous devez recommencer. C'est souvent le cas quand le sportif a bu beaucoup d'eau le jour de la compétition sans avoir assez mangé.

Adams, un système bien connu des athlètes

Un athlète de haut niveau est susceptible de passer un contrôle à tout instant. En compétition, c'est évident, mais cela peut être au quotidien : à l’entraînement, à son domicile, sur son lieu de travail.

Une majorité de sportifs en équipe nationale doit chaque jour préciser via la plate-forme Adams, le système d'administration et de gestion antidopage, une heure dans son agenda où l'athlète doit être 100% disponible pour un éventuel contrôle.

Le jour où les contrôleurs se présentent, s'il n'est pas au point de rendez-vous fixé, c'est un avertissement. Au bout de trois manquements, qu'on appelle aussi "no-show", il est considéré comme dopé et doit se soumettre à un conseil de discipline pour évaluer sa sanction. C'est au minimum un an de suspension.

Le contrôle antidopage, un sujet tabou ?

Être contrôlé au quotidien ne pose aucun problème. On est nombreux à considérer cela comme un devoir d'exemplarité. Une certaine solidarité existe entre athlètes pour ne pas oublier de mettre à jour son calendrier sur la plate-forme Adams. Il est surtout important que chaque athlète, qu'importe son pays, soit contrôlé de la même façon. Les lanceurs d'alerte qui ont dénoncé en Russie un système de dopage au niveau national ont pu créer un vrai malaise chez de nombreux sportifs.

Mais pour le coup, il est plus utile, à mon sens, de penser aux victimes de tous ces cas de dopage, à tous ces athlètes qui, parce qu'ils ont été devancés par un athlète dopé, ont été privés de médailles, de titre olympique, de toute cette euphorie, de cette gloire et reconnaissance qu'offrent les plus grandes compétitions.

Criminaliser le dopage

Un projet de loi aux États-Unis propose de dédommager les athlètes américains victimes d'athlètes dopés. Ce texte permettrait que les fraudes envers les sportifs américains ne soient plus impunies, c'est en quelque sorte une loi qui criminaliserait le dopage.

Les législateurs américains ont appelé ce projet le "Rodchenkov Act", du nom de l'ancien patron du laboratoire antidopage russe qui avait servi de lanceur d'alerte dans le scandale de dopage institutionnel dans son pays.

Si la loi est adoptée, elle promet à quiconque qui fabrique, procure ou utilise des produits dopants une peine de prison allant jusqu'à 10 ans et un million de dollars d'amende.

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