Le plus vieux cinéma de Moscou rouvre ses portes
Construit en 1909, Le Koudojestviennyi, doyen des cinémas moscovites, accueille de nouveau du public après une période de rénovation. Son ambition ? Devenir un incournable de la vie moscovite quitte à aller contre les autorités.
Escaliers de marbre, fontaine lumineuse, verrière géante, rénové après beaucoup d’aléas le plus vieux cinéma de Moscou a retrouvé une seconde jeunesse. Un mois après son inauguration, c’est toute une atmosphère, celle de la période précédant la révolution bolchevique de 1917, qui, au moins dans l’architecture, semble renaître.
Alexander Mamut, homme d’affaire milliardaire, qui possède en gérance le Koudojestviennyi, a patienté près de sept ans pour créer cette nouvelle atmosphère. A côté des vieux ornements en bois, sous le regard des moulures de l’époque tsariste, entre ses minibars et son coin bibliothèque, se trouve désormais une grande salle de 500 places refaite à neuf. Un endroit où l’on peut regarder un film à partir de deux euros.
Autre ambiance à l’étage supérieur. Dans ce que l’on pourrait apparenter à une antichambre, 21 places grand luxe avec table individuelle attendent leurs spectateurs fortunés qui devront débourser 50 euros pour s’y installer.
Se restaurer sous l’œil des stars moscovites
Entre deux séances, on peut toujours déguster les spécialités russes du "Niki", l’un des restaurants d’intérieur. Son nom est directement inspiré du diminutif dont la tsarine d’origine allemande, Alexandra, affublait Nicolas II.
Dans la montée des marches, entre les photos en noir et blanc des stars, les moscovites prennent la pose, alors que l’on devine derrière une porte, le générique d’un film. Une façon de rappeler que si le vieux Koudojestviennyi est redevenu en un mois le nouveau lieu de rencontre dans la capitale russe, il ambitionne avant tout d’attirer les amateurs de 7e art.
Défendre son projet culturel contre les autorités
Le Koudojestviennyi a pour ambition de se démarquer des grandes salles moscovites avec une programmation partagée entre les films grand public et les productions russes. Une ambition qui pourrait lui valoir des frictions avec les autorités fédérales. Ces dernières ont par exemple bloqué la diffusion d’un film satirique, comme La mort de Staline. Ce qui n’a pas empêché Alexander Mamut de maintenir la présentation du film dans son autre complexe cinématographique à Moscou, au risque de s’attirer les foudres de la censure.
Une question se pose alors : saura-t-il réitérer son action à la prochaine occasion et ainsi profiter de l’aura du vieux cinéma pour reprendre son bras de fer avec les autorités ?
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