Le Kosovo fête les 15 ans de son indépendance, toujours contestée
Depuis le 17 février 2008, le Kosovo n'est plus une région du sud de la Serbie. Son indépendance est reconnue par la plupart des pays occidentaux mais, 15 ans plus tard, toujours pas reconnue par la Serbie qui s’oppose de à l’adhésion du pays aux organisations internationales, dont les Nations Unies. Le sujet divise également au sein même de l’Union européenne (UE) : cinq pays membres, comme l'Espagne ou la Grèce, ne reconnaissent pas le Kosovo.
Ces derniers mois, cet État grand comme l’Île-de-France a été de nouveau secoué par de fortes tensions communautaires, notamment dans le nord, où les Serbes sont majoritaires. Ces tensions surviennent alors que les Américains et les Européens font pression sur les deux gouvernements pour obtenir un accord de normalisation.
Le Kosovo, pays composé à plus de 90 % d'Albanais
"La Serbie ne reconnaîtra jamais le Kosovo qui fait toujours partie de son territoire, avance Stoyan, qui habite à Gracanica, une ville à majorité serbe. Le fait même que le Kosovo compte de nombreux monastères et églises datant du Moyen Âge signifie bien qu'il appartient à la Serbie depuis cette époque-là."
Pour régler cette question très sensible, un "plan franco-allemand" est sur la table des négociations. Paris et Berlin veulent éviter que le conflit ne se propage aux Balkans. Leurs représentants poussent Pristina et Belgrade à accepter un projet qui verrait la Serbie accepter l’indépendance du Kosovo sans avoir à la reconnaître officiellement.
La condition première du président serbe Aleksandar Vučić est la création d’une association des communes à majorité serbe. "Le but de cette association, ce n’est pas le droit des 100 000 Serbes du Kosovo, mais celui de la Serbie au sein même du Kosovo, ce qui est tout à fait dangereux, critique le politologue kosovar Eraldin Fazliu. On a vu dans le passé comment la Serbie s’est servie des Serbes du Kosovo".
>> Le Kosovo reporte l'entrée en vigueur de nouvelles règles à la frontière serbe
Alors que le gouvernement serbe n’a toujours pas suivi les sanctions européennes contre son allié russe, les Occidentaux veulent éviter tout risque de déstabilisation des Balkans, en obtenant un accord rapide sur le Kosovo.
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