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Le gouvernement sud-africain taxe les sodas pour lutter contre l'obésité

L’obésité est un fléau nouveau dans les pays en développement. Pour lutter contre ce mal du siècle, l’Afrique du Sud a décidé de frapper les consommateurs au portefeuille, en taxant les sodas et boissons sucrées à partir d’avril 2017.
Article rédigé par Victor Matet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (illustration prétexte © Fotolia)

Rien n’est encore clairement défini à ce stade, puisque cette nouvelle taxe n’entrera en vigueur que dans un an mais le gouvernement a décidé de cibler les sodas et autres boissons énergisantes très sucrées, qui présentent un risque particulièrement élevé pour la santé.

Une canette de soda contient ainsi l’équivalent de 8 à 11 cuillères de sucre.

Boire une boisson sucrée par jour augmente de 27% les risques d’obésité chez l’adulte et de 55% pour les enfants. L’Afrique du Sud, le pays le plus développé du continent africain, est justement le plus touché par l’obésité. Un quart de la population sud-africaine est aujourd’hui en surpoids. En Afrique du Sud, la moitié des femmes et un tiers des hommes sont en surpoids et selon les chercheurs, il y aura neuf  millions d’obèses dans le pays d’ici 2017.

Cela s’explique par le changement rapide des modes de vie.  En Afrique Australe la population est passée en quelques années de la sous-nutrition à la sur-nutrition.  Les organismes ont du mal à s’adapter à cette transition trop rapide. De plus, difficile de faire un repas à la fois équilibré et pas cher en Afrique du Sud. Les enseignes de fastfood se sont par contre multipliées, et elles sont très prisées par la classe moyenne. Quant aux plus pauvres, qui n’ont pas toujours de frigo chez eux, ils ont pris l’habitude de grignoter tout au long de la journée chips, pop corn ou barre chocolatées…

Cela pose une vraie question de santé publique

Le nombre de cas de diabète en Afrique est ainsi passé de quatre millions en 1980 à 25 millions en 2014. C’est un poids pour les systèmes de santé fragiles de ces pays. En Afrique du Sud par exemple, les politiques de santé publique se concentrent surtout sur la prévention et le traitement du sida et il sera très difficile de faire face à la multiplication des maladies liées à l’obésité à l'avenir. Pour l'Association des boissons, cette taxe est "discriminatoire" car elle ne concerne qu'une certaine catégorie de produits mais selon certains chercheurs, une augmentation de 20% des prix des sodas pourrait réduire le nombre d’obèses de 220.000 en trois ans particulièrement chez les plus jeunes et les pauvres. Sauf que d'autres chercheurs mettent en garde : taxer ne suffit pas, il faut aussi mettre l’accent sur  la prévention pour être efficace dans la lutte contre l'obésité …

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