La Sibérie victime d'une épidémie d'anthrax
La bactérie en question a été libérée par le dégel du permafrost, ces sols gelés en profondeur. C'est en fait une conséquence concrète du réchauffement climatique. Déjà 2 300 rennes décimés au minimum et même un jeune garçon, décédé à cause de cette épidémie d'anthrax. La bactérie provoque une infection pulmonaire qui, si elle n'est pas traitée, peut se révéler fatale. C'est un phénomène impressionnant, mais qui n'a rien de nouveau. Tous les ans, ce sont 30 à 60 cm de ce permafrost qui fondent quand il commence à faire chaud. Il y a d'abord des dégâts matériels : les maisons s'affaissent, les poteaux électriques tombent et, pendant plusieurs mois, les populations n'ont d'autre choix que de vivre au milieu de la boue. Mais le plus grave, ce sont donc ces bactéries telles que l'anthrax qui condamnent aujourd'hui des troupeaux entiers. La maladie du charbon a causé la mort de cet enfant qui avait mangé de la viande de renne contaminée.
Début du dégel
Avec le réchauffement climatique, le phénomène prend chaque année plus d'ampleur. Et plus le permafrost fond, plus on remonte dans le temps et plus l'on risque de réveiller de très anciennes épidémies puisque les sols gelés conservent parfaitement les virus et les bactéries. Des virus et des bactéries qui peuvent survivre dans ces sols pendant des millénaires.
Ce qui veut dire que les populations de ces régions où le permafrost est présent, dans le nord de la Russie mais aussi et surtout au Groenland et en Alaska, ces populations peuvent potentiellement souffrir d'infections qui ont touché l'homme de Néandertal, encore présent dans ces régions il y a 30 000 ans.
Le phénomène n'intéresse pas grand-monde
Ici en Russie, il existe très peu de publications scientifiques car ces endroits n'intéressent pas beaucoup les Russes. Reste que si l'anthrax est une bactérie que l'on peut traiter, il existe des bactéries beaucoup plus graves et que la fonte du permafrost menace de libérer. Notamment, la variole, dont des traces ont été observées par des chercheurs en 2012 dans le nord-est de la Sibérie. Il n'est pas dit que le permafrost contienne toujours ce virus dans un état infectieux. Mais si c'est le cas et si un tel virus était libéré, alors les conséquences seraient, et de loin, beaucoup plus catastrophiques.
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