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La folie du bitcoin en Corée du Sud, troisième marché au monde pour la monnaie virtuelle

Encore inconnu il y a un an, l'engouement pour le bitcoin touche la Corée du Sud. Face à ce véritable phénomène, le gouvernement tente de réguler l'usage de la crypto-monnaie. 

Article rédigé par franceinfo, Frédéric Ojardias
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Une agence où l'on peut acheter des cryptomonnaies, à Séoul, en Corée du Sud, le 15 décembre 2017. (SEUNG-IL RYU / NURPHOTO)

La crypto-monnaie bitcoin connaît un succès spectaculaire en Corée du Sud, où elle attire un nombre croissant de petits épargnants qui investissent en masse dans ce nouvel eldorado financier. Cet engouement est frappant : il y a un an, le bitcoin était presque complètement inconnu en Corée du Sud alors qu'aujourd’hui, il attire des investisseurs de tous les âges, retraités comme étudiants. Ces investisseurs fascinés par l’envolée des cours : il y a 5 ans, le bitcoin valait 13 dollars. Lundi, il en valait 19 000 !

On trouve même à Séoul des magasins où on peut acheter des crypto-monnaies au guichet. Ces agences, qui ressemblent à des succursales bancaires, sont dotées de distributeurs automatiques et d'écrans qui affichent le cours du jour.

La Corée du Sud, troisième marché de bitcoins au monde

La Corée du Sud compte un million de possesseurs de monnaies virtuelles, pour 50 millions d’habitants. Elle est devenue le troisième marché de bitcoins au monde, après les Etats-Unis et le Japon. La demande est telle qu’un bitcoin coûte environ 20% plus cher ici que sur le marché américain.  

Et le gouvernement sud-coréen a décidé d’intervenir. Il craint notamment l’explosion d’une bulle spéculative. Cette fièvre pour le bitcoin risque aussi de corrompre la jeunesse, a déclaré le Premier ministre Lee Nak-yeon.

L'utilisation du bitcoin encadrée

Selon le Premier ministre, l’anonymat des transactions facilite aussi les activités criminelles, comme le blanchiment d’argent ou le trafic de drogue. C’est pourquoi Séoul a dévoilé la semaine dernière un ensemble de mesures très strictes, qui interdisent aux banques et aux institutions financières de posséder et d’utiliser des monnaies virtuelles.

Les mineurs et les étrangers en Corée se verront aussi privés de bitcoins. Notamment parce que les autorités soupçonnent des investisseurs chinois d’être responsables de l’envolée des cours en Corée du Sud

Les professionnels redoutent que la Corée du Sud ne prenne du retard

Mais ces mesures sont aussi critiquées. Les professionnels du secteur redoutent que la Corée du Sud ne prenne du retard dans un secteur qui prend une importance majeure.

Pour rassurer le gouvernement, l’association coréenne des plates-formes d’échanges de crypto-monnaie a promis de n’autoriser, à partir de janvier, qu’un seul compte bancaire par client, pour empêcher le blanchiment d’argent. Et en attendant ces futures régulations, les Sud-Coréens continuent de se jeter sur le bitcoin, de peur de rater le train en marche. Ce qui fait monter sa valeur et attire encore plus d’acheteurs.

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