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En Russie, un des principaux médias encore indépendants bascule dans le giron du pouvoir

Le quotidien Vedomosti, installé avant l’arrivée de Vladimir Poutine au Kremlin en 1999, vient d’être racheté par un proche du président russe. La manœuvre est dénoncée par la rédaction du journal, qui signale déjà des manœuvres visant à la censurer.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le président russe Vladimir Poutine lors d'une cérémonie officielle le 12 juin 2020 (MICHAEL KLIMENTYEV/SPUTNIK/KREMLIN POOL / POOL / SPUTNIK POOL)

Il y a deux mois, la rédaction de Viedomosti avait commencé à s’alarmer, lorsque son nouveau rédacteur en chef, à peine nommé, avait décidé seul de censurer un éditorial critique à l’égard de Vladimir Poutine. Même décision concernant un article pas tendre pour le principal consortium pétrolier Rosneft, dirigé par un proche du président russe, Igor Sietchine.

Dans la foulée, le personnel de Viedomosti avait appris le rachat du titre indépendant par une agence très peu connue sur la place de Moscou, Federal Press. En creusant un peu, les rédacteurs démissionnaires du journal auraient réussi à faire le lien entre ce rachat et le créancier de la dette de l’ancien propriétaire de Viedomosti, un lien qui convergerait indirectement vers l’entourage d’Igor Sietchine.

Les médias indépendants de plus en plus isolés

La situation est de plus en plus difficile pour eux, même si le web leur a offert des développements réels, comme c’est le cas pour la chaîne de télévision Dojd, les marques Meduza et Lienta, ou encore bien sûr Novaia Gazeta et Echo de Moscou, même si, pour cette dernière, l’actionnaire majoritaire, en l’occurence le géant Gazprom, pourrait poser question. Tous parviennent néanmoins régulièrement à proposer une autre lecture de la Russie d’aujourd’hui que celle – généralement proche du pouvoir – que véhiculent avec des moyens bien supérieurs les chaînes fédérales, pour ne citer qu’elles.
Mais il faut bien reconnaître qu'avec le rachat de Viedomosti, le déséquilibre est de plus en plus grand. Et la rigueur, alliée à l’esprit de liberté, risque de manquer non seulement à ses 60 000 lecteurs, mais aussi à tous les internautes qui fréquentaient assidument ses pages.

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