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En Russie, terminé les brochettes et les mégots : le Kremlin interdit le feu sur les balcons

En Russie, une série d’amendements interdisent depuis le 1er octobre de fumer à son balcon, ou d’y allumer des bougies d’anniversaire, pour lutter contre les incidents domestiques. Impopulaires, ces mesures risquent de s’avérer difficilement applicables par les autorités.

Article rédigé par franceinfo - Claude Bruillot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un immeuble à Moscou, en Russie, le 19 juillet 2017. (KIRILL KUDRYAVTSEV / AFP)

Finies les brochettes chez soi, finies également les bougies sur le gâteau d’anniversaire. Finie, surtout la cigarette qu’on grille sur son balcon : à partir du 1er octobre en Russie, les nouveaux amendements aux règles de sécurité s’appliquent pour lutter contre les incendies domestiques. Vivement critiquées, ces dispositions ne sont toutefois pas sans fondement : la loi qui vise à sauver des vides, et ne peut être que "bénéfique", pour paraphraser le commentaire de Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin. Ce dernier a entendu par ce commentaire mettre fin à la polémique qui a parcouru les réseaux sociaux ces derniers jours en Russie.

60% des incendies causés par des fumeurs imprudents

L’objectif du gouvernement russe consiste surtout à essayer de changer les mentalités dans un pays qui compte encore un grand nombre de fumeurs. 40 % des Russes fument, d’après l’Organisation mondiale de la santé et certains seraient d’ailleurs très imprudents si l’on en croit les statistiques officielles qui avancent le chiffre de 60 % des incendies sur les balcons dus à l’imprudence des fumeurs.   Apparemment la réprobation face à ces restrictions est assez large. En Russie, à Moscou et dans toutes les grandes villes (75 % des Russes vivent en zones urbaines), la plupart des immeubles datant de plus de 30 ou 40 ans possèdent des balcons fermés, en raison évidemment des températures négatives qui sévissent plus de la moitié de l’année dans le pays.

En revanche ce que l’on sait moins, c’est que ces lieux de quelques mètres carrés seulement fonctionnent souvent comme de véritables débarras, dans lesquels les Russes entassent leurs affaires anciennes, et dont ils se servent également comme "fumoir", histoire de ne pas incommoder famille et amis, par exemple.

Quid des incendies en Sibérie ?

Aussi, la nouvelle réglementation s’attaque à des habitudes de vie jugées risquées par l’administration, mais que les intéressés, eux, au contraire, défendent via les réseaux sociaux, notamment. Ils n’hésitent pas, par exemple, pour certains, à mettre en parallèle ces restrictions avec les milliers d’hectares de forêt partis en fumée cet été en Sibérie. Pour autant il sera très difficile de contrôler l’application de ces nouvelles dispositions. Tout au plus l’administration pourra-t-elle espérer récupérer jusqu’à 5 000 roubles – environ 70 euros – d’amende pour un incendie causé par un fumeur sur son balcon...

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