En Italie, un "fast-food" antique découvert intact à Pompéi
L'éruption du Vésuve qui a effacé la ville il y a près de 2 000 ans n’a pas eu raison de ce thermopolium, sorte de "fast-food" de rue dans la Rome antique. Il a été mis au jour à Pompéi dans un état de conservation exceptionnel.
Imaginez, l'an 79 après-Jésus Christ, dans la localité romaine au pied du Vésuve. Vous traversez l’une des places les plus fréquentées de Pompéi (Italie), attiré par le parfum de cabri tout juste cuisiné. Arrivé au comptoir de cette boutique alimentaire, vous voyez de nombreux plats prêts à être emportés et consommés : de la viande, du poisson, des escargots. Et il y a même du vin. Face à tant de choix, vous ne savez plus quoi choisir.
La photographie de cette scène vieille de deux millénaires est prise à cause d’une catastrophe : l'éruption du volcan Vésuve qui fige la vie de la cité. Mais elle épargne le négoce. Les archéologues ont donc découvert ces derniers jours ce thermopolium. Il s'agit d’un établissement de restauration rapide, un "fast-food", mais antique : un simple bloc en forme de L, troué par huit récipients où il y avait justement la nourriture.
La découverte est exceptionnelle car tout est resté inaltéré. On y voit clairement le dessin d’un chien en laisse, d’un coq, et encore de toutes les nuances de jaune et rouge de ses plumes. Le site est si bien préservé qu’il est même possible de lire, gravée dans la roche, une insulte homophobe assez vulgaire adressée au propriétaire du local.
Mieux comprendre le quotidien des citoyens
L’étude du lieu permettra maintenant de mieux comprendre comment vivaient au quotidien les citoyens de l’Empire romain. On a déjà quelques indices. Prenez le chien peint sur le thermopolium, dessiné avec un collier et une laisse. C'est déjà un animal dressé, mais le plus intéressant, ce sont les os d’un chien retrouvé à proximité. Et surtout sa taille : c'est un adulte, mais sa taille est si modeste, qu'elle laisse penser que déjà à l’époque on sélectionnait les races de compagnie.
C'est l’une des premières découvertes, mais il pourrait y en avoir beaucoup d'autres, les recherches ont à peine commencé. Elles sont passées du site archéologique au laboratoire, là où sont maintenant étudiés aussi les restes de deux hommes. Leur étude permettra de mieux comprendre surtout le jour de la catastrophe, de l’éruption.
On sait déjà que la boutique a été fermée à toute vitesse ce jour-là. Il est probable que les propriétaires l'aient abandonnée. Mais le plus ancien serait resté à l'intérieur et se serait allongé sur un lit dans l’arrière-boutique. Il serait mort lorsque le toit s’est effondré, lors de la première phase de l’éruption. Le deuxième homme serait mort plus tard, après être entré en fuyant le Vésuve. Les recherches se poursuivent toujours à Pompéi et chaque découverte permet de comprendre un peu plus cette journée qui a vu disparaître une ville entière.
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