En Israël, faute de place pour enterrer les morts à Jérusalem, un cimetière souterrain géant est en construction
Une société funéraire a lancé la construction d'une nécropole souterraine à 50 mètres de profondeur.
En Israël, un cimetière souterrain est en cours de construction à Jérusalem. L'idée est née d'un constat : il n'y a pas assez de places pour enterrer les morts. L'édifice devrait pouvoir contenir 22 000 sépultures.
L'apparence d'un centre commercial sous terre
Le chantier a bien avancé. Le concepteur et le maître d’œuvre, Arik Glazer, montre les différentes allées. Elles font 16 mètres de haut, 14 mètres de large. Elles avancent sur 1,5 km. Les tombes sont creusées d’ores et déjà dans les murs sur trois étages. Cette chambre funéraire géante a quatre entrées, des ascenseurs, un musée. Elle a été conçue pour pouvoir accueillir des centaines de visiteurs, un peu comme un centre commercial, explique Arik Glazer de la societé Rolzur Tunneling.
Il y a des gens qui disent que ça ressemble à un centre commercial, mais ça ressemble à cela car c’est comme ça qu’on l’a conçu. On l’a conçu comme quelque chose de beau, de propre, d’agréable à parcourir
Arik Glazer, concepteurfranceinfo
Il y avait en effet beaucoup d'espace libre. "Il y a beaucoup d’endroits dans le monde dans lesquels le sous-sol est utilisé. Il y a de l’espace pour pleins de lieux de vie différents. Et ici, c’est une façon d’utiliser cet espace", poursuit Arik Glazer.
C’est d'ailleurs ce professionnel des tunnels qui a eu l’intuition. Il s’est associé à l’un des 12 entrepreneurs de pompes funèbres de Jérusalem. Elle a déjà avancé 20 millions de dollars sur un budget total de 50. Elle a proposé sa terre sous le plus important cimetière de la ville. La tombe coûtera de 2 500 à 3 600 euros. Les premières inhumations devraient avoir lieu d’ici un an.
Concilier nécessité et confort
Plusieurs arguments sont avancés pour le choix du sous-sol : une forme de confort d’abord. Dans un bâtiment sous terre, il ne fait jamais froid, il ne pleut jamais, et cela ne prend pas d’espace. Mais c’est surtout une nécessité. Les cimetières juifs de Jérusalem sont aujourd’hui saturés. Il y a en a quatre principaux. S’il avait fallu en construire un nouveau, il aurait sans doute été très éloigné, explique le responsable de la société funéraire, Ramanya Sharor.
Si on on veut construire un nouveau cimetière, il sera sans doute très loin de Jérusalem, parce qu’il n’y a pas de place autour de la ville. Cela pourrait être quelque part dans le désert du Néguev qui est assez loin
Ramanya Sharor, société funérairefranceinfo
"C’est pour cela qu’on a fait tout ce qu’on a pu pour garder ce cimetière au même endroit", poursuit Ramanya Sharor. Ce cimetière, creusé sous la roche sdu cimetière Har Hamenuhot (la Montagne du repos), a reçu la certification casher du rabbinat. Cela a été simple à obtenir. Les corps seront installés dans des niches creusées à même le mur. C’est une forme de retour à la tradition. C’était le rite à l’époque de Jésus-Christ, puisque les habitants de Jérusalem étaient inhumés dans la roche des carrières.
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