En Inde, la compagnie ferroviaire nationale lance un recrutement d'une ampleur exceptionnelle
90 000 emplois sont à pourvoir pour des emplois techniques et la compagnie ferroviaire nationale indienne a reçu plus de 28 millions de candidatures.
La compagnie ferroviaire nationale a reçu plus de 28 millions de candidatures, après avoir lancé un recrutement d'une ampleur exceptionnelle : près de 90 000 emplois sont en effet à pourvoir pour des emplois techniques.
Le premier employeur du pays
Pourquoi un tel recrutement ? Il faut d'abord remplacer les personnes qui partent à la retraite : la compagnie Indian Railways est en effet le premier employeur du pays, avec environ 1 300 000 salariés, et plus de 40 000 d'entre eux atteignent chaque année cet âge avancé du départ. Le gouvernement a également promis qu'il allait renforcer la sécurité du réseau, le quatrième le plus long du monde et qui connaît près d'une centaine d'accidents chaque année, entrainant la mort de dizaines de personnes. Et cet effort nécessite un plus grand nombre d'employés.
L'économie ne crée pas assez d'emplois
Plus de 28 millions de personnes ont déposé leur candidature. Comment expliquer un tel engouement ? D'abord, le produit intérieur brut indien a beau, officiellement, croître à un rythme d'environ 7% par an, cette économie ne crée par assez d'emplois pour absorber la croissance de sa population très jeune. On estime en effet qu'il faudrait créer près d'un million de nouveaux postes chaque mois pour cela, or nous sommes loin du compte aujourd'hui. En plus, cette expansion économique se réalise dans les services relativement qualifiés, qui recrutent des techniciens ou ingénieurs alors que moins de la moitié de la jeunesse indienne a le bac. Le gouvernement cherche depuis 4 ans à relancer l'industrie, qui pourrait employer cette main d'oeuvre peu qualifiée. Il essaie d'attirer des investissements étrangers, mais ce programme peine à porter ses fruits.
Les actifs se reportent sur des petits boulots
Aussi, le chômage augmente, et le sous-emploi avec : faute d'aides sociales conséquentes, ces actifs se reportent sur des petits boulots dans l'économie informelle. On comprend donc que ces jeunes se ruent vers ces emplois dans l'entreprise ferroviaire nationale, qui leur garantit un travail stable et relativement bien payé. Parmi les postes à pourvoir, le salaire le plus bas est de 230 euros, ce qui est déjà plus élevé que le salaire moyen indien. Et cela monte jusqu'à 780 euros par mois, en plus de nombreux avantages sociaux. Le problème, maintenant, sera de départager les 28 millions de candidats – ils passeront tous des tests écrits, et une partie sera reçue en entretien. La sélection finale sera serrée : la compagnie n'engagera qu'un candidat sur 300...
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