En Grèce, un musée d'Athènes a recréé un parfum porté dans l’Antiquité
Les visiteurs du musée national archéologique d'Athènes peuvent sentir cette odeur à base de rose et d'aromates.
Jusqu'ici, on pouvait voir les beautés de l'Antiquité, toucher les colonnes anciennes, et même écouter de la musique antique grâce à de vieilles partitions. Désormais, on peut aussi sentir les parfums de l'Antiquité grâce au Musée national archéologique d’Athènes. Pour l'exposition "Les différents aspects du beau", il a réussi le coup de maître de recréer et de faire sentir le parfum d’Aphrodite.
La fragrance unique surprend déjà par son aspect : rouge profond, rouge carmin. Les anciens mettaient en fait de la couleur partout. Les statues et colonnes nous sont parvenues blanches mais elles étaient colorées, comme les vêtements.
D’après Maria Lagogianni, directrice du musée, le parfum était porté par les femmes, bien sûr, mais aussi par les hommes qui, à l’époque, se paraient pour séduire l’être aimé.
La liste des ingrédients retrouvée 3 000 ans plus tard
Pour cette archéologue devenue directrice du Musée national archéologique d'Athènes, récréer l'odeur d'Aphrodite est un rêve de petite fille qui se réalise. "Je voulais savoir si c’était faisable. Et puisque les mots sur les plaquettes sont lisibles, je me suis dit qu'on pouvait peut-être aussi reconstruire les parfums, résume-t-elle. Je ne me rendais pas compte des difficultés, elles ont été énormes. C’était comme un rêve de petite fille qui a fait un vœu au père Noël."
Les composants étaient consignés sur des plaquettes en terre cuite au palais de Knossos, en Crète, et à Pylos, dans le Péloponnèse, deux centres de production et d’exportation de parfum à l’époque. Lena Korres, chimiste et confondatrice de la maison Korres, a ensuite pris en charge la partie technique de la création de ce parfum : "Les textes sur les plaquettes étaient une sorte de compte-rendu logistique des actions commerciales du palais", explique-t-elle.
On a su quels étaient les ingrédients, mais pas les procédés de production.
Elena Korres, parfumeuseà franceinfo
Il a fallu 18 mois pour comprendre la méthode de fabrication. Les anciens mélangeaient l’huile avec une racine peu utilisée, le cyperus, pour enlever l’odeur d’huile. Ils filtraient ensuite ce mélange avec de la laine, puis ajoutaient du vin, des pétales de rose et d’autres aromates.
L’exposition au Musée national archéologique d'Athènes va durer jusqu’à la fin de l’été 2019. Deux autres parfums antiques vont être exposés, ils seront à base de coriandre et de sauge.
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