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En Grèce, un évêque condamné à de la prison ferme pour des propos homophobes

L’évêque Amvrosios a été condamné à sept mois de prison, dont quatre ferme, après avoir tenu des propos haineux envers les homosexuels, appelant à cracher sur eux et les "noircir de coups".

Article rédigé par franceinfo, Angélique Kourounis
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une église dans les Cyclades. (JAMES HARDY / MAXPPP)

C'est une grande première à Athènes : un évêque particulièrement haineux avec les homosexuels, l’évêque Amvrosios, a été condamné à sept mois de prison, dont quatre ferme et trois avec sursis. Une condamnation surprenante dans un pays où l’Eglise et l’Etat ne sont pas séparés.

"Cracher sur les homosexuels et les noircir de coups"

Même en Grèce, tout arrive : l'évêque avait été innocenté en première instance mais le parquet, c’est-à-dire l’Etat, a fait appel et il a finalement été condamné. Personne n‘y croyait, même s’il avait appelé dans un prêche dominical à "cracher sur et noircir de coups les homosexuels" qu’il désigne comme "la lie de la société". 

"Lorsque celui qui est censé être l'intermédiaire de Dieu appelle à jeter les homosexuels hors du sein de la société, explique Clio Papantoleon, avocate de la partie civile, si bien que sa voix pourrait être entendue par les gens et les influencer, c'est dangereux. Le législateur a fait le choix de vouloir anticiper la protection pénale d'un pas en amont, en sanctionnant le cas échéant la parole."

L’évêque n'a pas reconnu ses torts, d’autant qu’au nom de la libre expression, cet homme très proche du parti néo-nazi grec Aube Dorée, qu’il défend systématiquement, avait été innocenté en première instance. Sa condamnation en appel n’a pas modifié son opinion : "Si j’étais accusé d’infractions d’ordre moral ou économique j’aurais des remords, insiste l'évêque Amvrosios. Mais pour l’amour et la gloire de Dieu, l’incarcération ou le martyre sont les grandes récompenses à nous autres qui combattons pour le Christ".

Le clergé est divisé

Le clergé en Grèce sur ce sujet est divisé entre les pro-Amvrosios, pro-Aube Dorée, et les anti-Amvrosios, qui veulent propager un message de tolérance. "Dans l'orthodoxie nous aimons le pécheur mais sanctionnons le péché, estime ainsi l’évêque de l’île de Samos. C'est cela, dans l'essentiel, l'enseignement du Christ !" Un jeune prêtre au début de l’affaire a de son côté appelé l’évêque Amvrosios "à fermer sa gueule". Il n’a pas été rappelé à l’ordre, et cela aussi est inédit.

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