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En Espagne, l’une des plus importantes collections privées du monde désormais accessible au public

La maison de la richissime famille d'Albe, située à Madrid, contient une incroyable collection d'art.

Article rédigé par franceinfo, Mathieu de Taillac
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
L'intérieur du palais de Liria, le 16 septembre 2019 à Madrid. (OSCAR GONZALEZ / NURPHOTO)

Dans le palais de Liria, à Madrid, se trouve une incroyable collection d’art, l’une des plus importantes collections privées au monde. Cette collection est organisée en salons. Un peu à la manière d’un musée, sauf que les cadres sont beaucoup plus rapprochés les uns des autres. Dans le salon flamand, on admire les Rubens ; dans le salon espagnol, Le Greco, Vélasquez, ou encore Zurbarán ; le salon Goya est consacré à ce seul artiste, et ainsi de suite. 

Des salons, parce que la demeure est encore habitée par le duc, certains de ses enfants et de ses frères et soeurs qui y vivent ou y passent. Il faut ajouter à ces peintures de magnifiques tapisseries des Gobelins, des porcelaines de Sèvres, des meubles style premier ou second Empire, et une bibliothèque unique en son genre.

Trois milliards d'euros de possessions

L’archive de la maison d’Albe conserve 21 des 43 documents signés par Christophe Colomb qui existent dans le monde. Le dessin de la côte nord de l’île d'Hispaniola illustre le carnet de bord du premier voyage de la découverte de l'Amérique. Et parmi les autres joyaux que fait découvrir l’audioguide, pour le moment en cinq langues, l’une des toutes premières éditions de Don Quichotte.

Le magazine Forbes estime à trois milliards d’euros les possessions de la maison d’Albe : c'est l’une des plus vieilles représentantes de l’aristocratie espagnole. Cela remonte au XIe siècle, et c’est aussi la famille la plus titrée d’Espagne. Depuis le Moyen Âge, les Albe ont su tisser des alliances avec d’autres familles, en Espagne, en Angleterre, en France, au gré des mariages surtout, et ont parfois recueilli leurs titres et leur patrimoines. Quant à la collection d’art, les Albe étaient des mécènes, ils passaient des commandes à leurs protégés. La plupart des personnes représentées sur les portraits sont tout bonnement des membres de la famille qui demandaient aux plus grands peintres de leur époque de les immortaliser. 

La famille a besoin de cash

Le palais ouvre désormais ses portes au public, quasiment tous les jours de l'année. Il y a deux versions à ce sujet, l'une officielle, l'autre officieuse. L'officielle, c'est ce que commence par dire le duc d’Albe dans une interview au journal El País, à savoir qu'il y avait une forte demande de la population. Le palais n’était ouvert que deux heures chaque vendredi, et il y avait des listes d’attente de plus de deux ans.

En insistant un peu, le duc reconnaît un motif beaucoup plus prosaïque : il avait besoin de cash. La famille est extrêmement riche, mais entretenir de tels palais à travers l’Espagne coûte très cher, et on ne peut pas vendre un Goya ou un Rubens à chaque fois. En vendant ses entrées 14 euros, les Albe peuvent espérer engranger jusqu’à un million d’euros chaque année. De quoi payer, par exemple, la cinquantaine de personnes qu’emploie la famille.

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