En direct du monde. Hébron, candidate à l’inscription au patrimoine mondial de l'humanité de l'Unesco
Le Comité de l'Unesco, qui décide de l'inscription de nouveaux sites au patrimoine mondial, commence vendredi l'examen des sites potentiels, dont celui de la vieille ville de Hébron, en Cisjordanie occupée.
L’Unesco (Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture) se penche vendredi 7 juillet sur la candidature de la ville d’Hébron, en Cisjordanie, au patrimoine mondial de l’humanité. A l’origine, cette candidature ne devait être présentée qu’en 2018 mais l’Autorité palestinienne a demandé son inscription en urgence, en raison d’un contexte local particulier.
Un site hautement symbolique
Située à 30 km au sud de Jérusalem, Hébron cristallise toutes les tensions. La ville est scindée en deux depuis 1997. D’un côté, H1, la vibrante capitale économique de Cisjordanie, où vivent 170 000 Palestiniens. De l’autre, H2, le centre historique, placé sous contrôle direct de l’armée israélienne où vivent 500 colons. Un territoire de quelques kilomètres carrés seulement, truffé de miradors, de barbelés et de check-points, mais à la valeur pourtant inestimable. Car au coeur de cette vieille ville, on trouve un imposant bâtiment aux murs crénelés, objet de toutes les convoitises et aux multiples appellations : Mosquée d’Abraham pour les musulmans, Caveau des patriarches pour les Juifs. Selon la tradition biblique, c’est ici que repose Abraham, le père des trois religions monothéiste.
Une ville sous pression
Les Palestiniens estiment que ce lieu saint est directement menacé par l’occupation israélienne, qui continue de construire des checkpoints aux abords du monument, ainsi que par les colons, qui ont procédé à des aménagements. Mais avec l’inscription au patrimoine mondial, les Palestiniens espèrent également protéger la totalité de la vieille ville d’Hébron. Soumise à un couvre-feu quasi-permanent pendant la seconde Intifada, elle a été peu à peu désertée par les Palestiniens. En quinze ans, 1 700 commerces ont baissé leurs rideaux et la vieille ville s’est vidée de ses habitants. Aujourd'hui, 5 000 Palestiniens y cohabitent avec les colons dans un quotidien émaillé de violences. Un centre historique en état de délabrement également appelé la ville fantôme.
Un enjeu culturel et diplomatique
Depuis quelques semaines, Israël a déployé de nombreux efforts et d’intenses pressions diplomatiques. Objectif : empêcher à tout prix qu’Hébron soit inscrite sur cette liste car c'est en tant que site palestinien qu’elle pourrait figurer au patrimoine mondial de l’humanité et cela nierait ainsi une présence juive à Hébron vieille de 4 000 ans selon l’Etat Hébreu, qui a récemment empêché la visite d’une délégation de l'Unesco sur les lieux. Le vote de la résolution qui a lieu ce matin risque en tout cas d’être très serré.
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