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En direct du monde. En Grèce, l'afflux record des touristes est un défi pour les îles de la mer Égée

La Grèce pourrait accueillir cette année près de trois fois sa population. 32 millions de touristes sont attendus cet été. Une opportunité en or pour l'économie du pays mais qui connaît également ses revers pour les îles très touristiques.

Article rédigé par Angélique Kourounis
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Dans les îles Cyclades de Grèce, les touristes sont particulièrement frillants des restaurants du port de Pollonia à Milos.  (STUART BLACK / ROBERT HARDING HERITAGE / AFP)

32 millions de touristes sont attendus en Grèce. Ce chiffre qui donne le tournis correspond à trois fois la population du pays. Un record pour le pays qui bénéficie de la conjoncture internationale. Les touristes boudent le Maghreb et le Moyen-Orient à cause de la crainte des attentats. Et l’instabilité de la Turquie et de l’Egypte fait peur. 

Cet afflux s'étale bien sûr sur toute la saison de mars-avril à la fin octobre. Mais le pic reste concentré aux mois de juin-juillet-août, où déjà, dans certaines petites îles, comme Donoussa dans les Cyclades ou Tilos dans le Dodécanèse, il n'y a plus une seule chambre de libre. Là, il faut mieux tenter de planter sa tente sur les plages, même si là encore il n'y a déjà plus beaucoup de place. 

Le secteur du tourisme souffre des coupes budgétaires

Cette situation n'est pas nouvelle en Grèce. Ce qui l’est en revanche, c’est que l'administration touristique peine à suivre. Elle n'est pas épargnée par les restrictions budgétaires et les suppressions de poste dans la fonction publique. Le pays manque de gardiens de musées, qui ne sont donc ouverts que jusqu’à 16 heures pour la plupart.

Certaines liaisons de bateaux entre les îles, subventionnées par l’État, ont aussi été supprimées. Ce qui oblige les passagers à passer très souvent par Athènes ou de faire de gros détours. Il existe ensuite un déficit de pompiers pour les feux éventuels, de chirurgiens et d’urgentistes dans les îles, où les noyades ainsi que les accidents de moto et de jet ski sont fréquents en haute saison. Les municipalités font ce qu’elles peuvent mais les problèmes sont bien là.

Certains touristes en profitent pour investir

Cela n’empêche néanmoins pas les visiteurs d’acheter des biens immobiliers sur ces îles et à Athènes. Le marché a beaucoup évolué,  notamment dans la capitale grecque. "Après les fortes ventes en 2016 et 2017, le marché s'est retourné cette année. Nous avons moins de propriétés et plus de demandes. Ce qui augmente légèrement les prix", explique Patrick Tkatchenko, agent immobilier sur place. 

Le malheur des uns fait le bonheur des autres : les Grecs sont acculés à vendre leurs biens car ils ne peuvent plus faire face aux impôts. Des ventes qui se font souvent à des prix imbattables. "Il est encore possible d'acheter  des appartements à 1 000, 1 500 euros du mètre carré", illustre Patrick Tkatchenko.

Cela ne concerne néanmoins pas les îles les plus prisées, Egine, Poros, Hydra ou Kéa. Ici, même si les prix ont chuté de 40%, le prix du mètre carré dépasse largement les 1 500 euros. À moins de deux heures de la capitale, ces îles restent considérées comme la grande banlieue d’Athènes.

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