En direct du monde. En Autriche, le gouvernement va interdire aux Turcs de passer le permis de conduire dans leur langue
Dès 2019 en Autriche, les candidats au permis de conduire ne pourront plus passer l’épreuve théorique en langue turque.
En Autriche, le ministre des transports, Norbert Hofer, un ministre d’extrême droite, a annoncé samedi 21 juillet que les candidats au permis de conduire n'auront plus le droit de passer l'épreuve théorique en langue turque dès 2019. Une annonce du gouvernement de coalition, entre la droite et l’extrême droite, qui met fin à une pratique pourtant installée depuis 20 ans dans le pays.
1,2% des examens théoriques du permis en turc
En Autriche, 360 000 personnes d’origine turque vivraient aujourd’hui dans le pays. Et parmi elles, beaucoup passent leur code de la route en Autriche. L’année dernière, sur 300 000 examens du permis, 3 600 ont été passés en turc, soit 1,2% des examens. Le turc est ainsi la deuxième langue utilisée, juste après l’allemand.
Chaque langue supplémentaire proposée entraîne pour l’État des coûts à 5 chiffres
Norbert Hofer
Le gouvernement autrichien jusitifie cette décision d'abord par des raisons économiques. Selon Norbert Hofer, “chaque langue supplémentaire proposée entraîne pour l’état des coûts à 5 chiffres”. L’extrême droite explique aussi vouloir encourager l’intégration en poussant les candidats à devoir répondre en allemand aux questions de l’examen.
Cette décision a été vivement critiquée par l'opposition qui répond que l'examen continuera d’être proposé en anglais mais aussi en croate et en slovène, deux minorités linguistiques qui ont des droits spécifiques en Autriche.
Des relations Autriche - Turquie sous tension
Sur les réseaux sociaux beaucoup d’Autrichiens dénoncent une mesure qui stigmatise une nouvelle fois, la communauté turque. Il y a moins d’un mois, Heinz-Christian Strache, le leader d’extrême droite, avait crée la polémique en postant un message sur Facebook dans lequel il invitait tous les turcs vivant en Autriche et ayant voté pour le président Recep Tayyip Erdogan à retourner en Turquie.
Depuis juin dernier, lorsque le gouvernement autrichien a annoncé une série de mesures pour lutter contre l’islam politique et notamment l’expulsion de dizaines d’imams financés par la Turquie, selon Vienne. Cela avait fait réagir le porte-parole du président turc, qui avait dénoncé une décision qui résultait, selon lui “de la vague populiste, islamophobe, raciste et discriminatoire (en Autriche)”. Pas sûr donc que les relations entre les deux pays s’apaisent aujourd’hui.
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