En direct du monde. Au Pérou, le lac Titicaca va être assaini
A la frontière entre le Pérou et la Bolivie, le lac Titicaca est victime depuis des années d´une contamination croissante. Situé à 4 000 mètres d´altitude, le lac d´eau douce le plus important d´Amérique du Sud est l’un des symboles touristiques du Pérou.
L'assainissement du lac Titicaca, en Bolivie et au Pérou va bientôt débuter. Le projet d'envergure devrait s’achever entre 2025 et 2030. Dans un premier temps, le Pérou va construire dix stations d´épuration pour traiter les eaux des principaux affluents du Titicaca. Il en coûtera environ 400 millions d'euros.
Depuis des années, les villes, villages et usines se sont multipliés autour du lac, sans même parler des opérations minières tant au Pérou qu'en Bolivie. Résultat, les contaminants et les eaux usées se sont multipliés dans le lac dont les eaux dans certaines zones ne sont plus bleues, mais vert sale.
Tourisme et riverains sont touchés
750 000 touristes visitent le lac Titicaca chaque année. C’est une escale obligée entre Cuzco et Arequipa. Depuis la ville de Puno, de nombreux vacanciers naviguent vers les différentes îles du lac, comme l’île du Soleil et celle de la Lune. Ils sont parfois témoins de ce que l'on appelle ici le "bloom", le mot anglais qui signifie fleurir. Il s'agit de l'apparition soudaine d'algues dans certaines zones du lac, par l'accumulation de contaminants, ce qui est évidemment néfaste pour la faune et la flore.
Environ trois millions de personnes vivent dans la région du lac Titicaca, que ce soit du côté péruvien comme de celui de la Bolivie. Elles dépendent du lac pour leurs besoins en eau, ce qui est notamment le cas des agriculteurs. Le problème c’est que la pollution s´est développée sans contrôle depuis des années et elle menace le mode de vie de milliers des pêcheurs de la région.
Un plan sur 30 ans
Les autorités locales demandaient depuis longtemps le début des opérations de décontamination. Le maire de la ville de Puno s´est félicité du lancement de l'opération, annoncé il y a une semaine lors d'un déplacement du président péruvien, Pedro Pablo Kuczynski. Le plan doit être cofinancé entre le secteur privé et le gouvernement péruvien pendant une durée de 30 ans.
La décision de récupération du lac a été annoncée ces dernières années à plusieurs reprises, par les autorités péruviennes et boliviennes. Les centrales de traitement des eaux usées doivent encore être suivies par le traitement des déchets solides, la construction d'égouts dans les communautés proches du lac, et peu à peu éliminer les sources de pollution agricoles et minières. Cela prendra une bonne dizaine d’années si le plan est financé jusqu’à son terme.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.