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En Chine, le bus anti-bouchon testé grandeur nature

Beaucoup de pays en ont sans doute rêvé et c'est la Chine qui l'a fait : un bus anti-bouchon. Le projet a été présenté la semaine dernière avec un test grandeur nature réalisé dans le nord du pays.
Article rédigé par Alexis Morel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Bus anti-bouchon testé à Qinhuangdao en Chine © CHINE NOUVELLE/SIPA)

Ce bus fonctionne très bien. Le principe est très simple, le bus en fait enjambe les voitures. Il forme une espèce de pont à deux mètres au dessus du sol et est assez large pour laisser circuler deux files de voitures en dessous de lui. Il est aussi très long : 22 mètres. De quoi transporter environ 1.400 passagers, ce n’est pas rien. Les constructeurs ont pensé à tout : pour embarquer il suffit d’accéder à des stations  spéciales situées en hauteur. Et en cas d’accident de la route, des toboggans d’urgence sont même prévus, comme pour les avions. Question design c’est aussi très futuriste. Le bus est en acier chromé noir et bleu. Le style est très épuré. Il est aussi rapide, il peut atteindre 60 km/h et surtout il fonctionne à l’électricité.

Un projet décrié

Ce n'est pas la presse internationale qui en a beaucoup parlé et qui en a fait sa pub. Les critiques émanent surtout de la presse officielle chinoise et elle n’est pas tendre : le bus serait beaucoup trop long pour pouvoir franchir les carrefours. Et puis il serait incapable de passer sous les ponts. Dans le Quotidien du peuple , un journal très proche du parti communiste chinois, un journaliste s’insurge surtout contre le fait que la société qui a créé le bus n’a pas prévenu le gouvernement local des tests, crime de lèse-majesté. En fait s’il y a autant de critiques c’est parce que le gouvernement chinois est gêné aux entournures. Ce projet coûte très cher. Son concepteur dit avoir besoin de plus de 500 millions d'euros et il a besoin de partenaires au sein des gouvernements locaux et d’investisseurs.

Et le problème c'est que le pouvoir ne semble pas vouloir soutenir le projet. Sur Weibo pourtant (le réseau social chinois), les internautes étaient bien plus enjoués. Il y a eu la semaine dernière des milliers de postes sur la toile. Comme celui-ci : "Ce bus est magnifique. C'est une grande chose que nous venons de réaliser".

Un engouement populaire pour ce bus

Déjà parce qu'il y a de gros problèmes de pollution en Chine. Dans le pays on compte pas moins de 172 millions de véhicules en circulation. Et ce chiffre augmente tous les ans. Et puis les embouteillages aussi sont un vrai problème. En 2010, dans le nord de la Chine, un bouchon avait fait perdre la tête aux automobilistes : il avait duré dix jours d’affilée et s’étendait sur une centaine de kilomètres. Alors pour faire passer le temps les automobilistes dormaient, jouaient aux cartes, se promenaient autour de leur véhicule. Les villageois du coin en avaient profités pour faire des affaires : ils venaient vendre à boire et à manger aux personnes coincées. Cette situation est cocasse et assez exceptionnelle bien sûr mais elle révèle bien ces problèmes de circulation qu’il peut y avoir en Chine.

Ce bus anti bouchon serait donc une excellente solution ! Ce n’est pas pour rien que le prestigieux magazine américain le Time a classé ce bus comme l’une des meilleures inventions de 2010, année de sa création.

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