En Autriche, les conservateurs veulent inscrire dans la constitution la possibilité de payer en liquide
En pleine campagne électorale, le candidat conservateur, favori dans les sondages, propose d'inscrire dans la Constitution autirichienne la possibilité de payer en liquide. Un moyen de paiement encore très largement utilisé dans le pays.
L'Autriche est encore un véritable paradis du cash. Le paiement en espèces est très répandu dans le pays qui souhaite protéger cet usage. Le parti conservateur veut en effet inscrire dans la constitution du pays le droit de payer en liquide. Une idée qui peut paraître surprenante, voire anachronique, à l’heure où on parle de monnaies virtuelles et de paiement par smartphone.
La proposition a été faite par le parti conservateur de l’ex-chancelier Sebastian Kurz, candidat à sa propre succession lors des élections législatives du 29 septembre prochain. Ce dernier assure que l’utilisation d’argent liquide est “une condition de base d’une existence autonome, en particulier pour les personnes âgées et dans les zones rurales” et souhaite donc que cela soit gravé dans la Constitution autrichienne.
Plus d'un paiement sur deux en liquide
Payer en liquide est loin de ne concerner que les zones rurales en Autriche. Si vous allez à Vienne, vous vous apercevrez très vite que de nombreux bars, restaurants ou autres commerces ne prennent pas la carte bleue. Selon une étude de la Banque centrale européenne, 67 % de la valeur totale des achats réglés en point de vente dans le pays en 2016 l’ont été en liquide, contre 28 % en France.
Les Autrichiens ne semblent pas vouloir abandonner cet usage. La banque ING a récemment effectué un sondage dans plusieurs pays européens et il ressort que les Autrichiens sont les plus réticents à l’idée d'abandonner le paiement en liquide. Seuls 10 % d’entre eux jugent cette idée acceptable, contre 22 % en moyenne dans les autres pays européens sondés.
Une proposition de campagne symbolique
L'idée d'inscrire le paiement en liquide dans la Constitution autrichienne arrive en pleine campagne électorale. Sebastian Kurz espère sans doute plaire avec cette proposition. Il est pour l’instant donné favori des législatives anticipées. Un scrutin organisé après le scandale de corruption qui a fait tomber la précédente coalition entre conservateurs et extrême droite.
Le FPÖ, le parti d’extrême droite, qui se dispute la deuxième place avec les sociaux-démocrates dans les sondages, n’a d’ailleurs pas tardé à réagir. Les membres du parti ont expliqué qu’ils y sont favorables, tout en rappelant qu’ils avaient été les premiers à déposer un amendement constitutionnel sur cette question. Cependant, la proposition serait symbolique selon le quotidien Die presse. L'Autriche est membre de la zone euro, c'est donc la Banque centrale européenne qui a le dernier mot concernant la politique monétaire.
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