Bolivie : opération nettoyage sur le lac Titicaca
Le plus haut lac navigable du monde est menacé. Les autorités se sont inquiétées en voyant apparaître d’immenses plaques d'algues vertes qui se sont décomposées. Cela a commencé en avril, avec une odeur insupportable et la mort d'une bonne partie de la faune. Si en Europe ce phénomène existe sur les plages, il est particulièrement choquant au lac Titicaca, ce lac bordé par une cordillère avec des pics et des glaciers qui dépassent les 6.000 mètres. C'est là que la mythologie situe la naissance des fondateurs de l'empire Inca. Et voilà que maintenant on y voit flotter des poissons ventre à l'air, dans une eau verdâtre.
Les mines d'or et d'argent en cause
Il y a deux problèmes différents : le premier, est ce qu’on appelle l’eutrophisation. La population se développe sur l'altiplano et au bord du lac, à un rythme de 5% par an, et tous les nutriments se retrouvent dans l'eau, où ils nourrissent ces algues. Il y a aussi une contamination invisible, qui est tout aussi dangereuse. Il y a en ce moment un grand programme d'étude du lac Titicaca qui est mené par l'Institut de recherche et de développement français, l'IRD, et les scientifiques y ont découvert des produits assez indésirables : des antibiotiques, ou des métaux lourds, qui viennent des mines d'or et d'argent qui sont en amont. C'est d'autant plus dangereux que des milliers de personnes, des pêcheurs, des agriculteurs, dépendent de l'eau du lac.
Mobilisation générale chez les étudiants et les militaires
Pour lutter contre cette pollution, tous les samedis, des centaines d'étudiants et de militaires sont mobilisés pour nettoyer les affluents qui se jettent dans le lac. Lors de la deuxième journée, qui a eu lieu samedi dernier, ils ont ramassé quatre tonnes de déchets : cela va des animaux morts jusqu’aux appareils électroménagers. Les autorités ont aussi décidé de construire des égouts, et des stations d'épuration. Mais pour l'IRD une véritable solution passe par une concertation avec le Pérou, qui possède l'autre moitié du lac. Il faudra à terme une autorité binationale qui supervisera un réseau de stations automatiques d'analyse de l'eau, pour prévenir et empêcher les pollutions. Ce sera le prix à payer, dans l'avenir... pour sauver le lac Titicaca.
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