Au Kenya, la rentrée scolaire marquée par un taux d’absentéisme record à cause de la sécheresse
C’est la rentrée scolaire cette semaine au Kenya, l’équivalent du 1er septembre en France et cette nouvelle année est marquée par un taux d’absentéisme record, conséquence de la sécheresse qui frappe le nord et le sud du pays depuis mars dernier. Avec, en sus, des populations qui vivent exclusivement de leur bétail, des troupeaux de vaches et de chèvres décimées par le manque de pâturage et le manque d’eau.
Les écoles en pâtissent, incapable de fournir de l’eau potable aux élèves ni même un repas, souvent le seul de la journée. Les enfants préfèrent alors rester chez eux. Par manque d'élèves, des dizaines d’écoles ne rouvriront pas en cette rentrée.
Plus d’un million d’enfants ont quitté l’école
Plus d’un million et demi d’enfants qui ont déjà quitté l’école en quelques mois et cela devrait s’aggraver encore cette semaine : "Il y aura un plus grand nombre d’enfants encore qui ne reviendront pas à l’école ce premier trimestre 2023, explique Lucy Tengeye, spécialiste éducation à l’ONG Save the Children. Quand les familles perdent leur moyen de subsistance, elles ne sont plus capables de payer l’éducation de leurs enfants. Quant aux écoles, elles souffrent du manque d’eau potable et sont incapables de fournir des repas régulièrement aux enfants."
"Si ces enfants ne mangent pas à la maison et que quand ils viennent à l’école, il n’y a rien à manger non plus, alors ils restent chez eux."
Lucy Tengeyeà franceinfo
Un rapport sera publié quelques semaines après la rentrée pour constater l’ampleur de ce phénomène d’absentéisme.
Les familles renouent avec un mode de vie nomade
Quand ils ne sont pas à l’école, beaucoup de ces enfants travaillent aux côtés de leurs parents qui tentent de trouver d’autres moyens de subsistance. Les familles renouent avec un mode de vie nomade, obligées de migrer de plus en plus loin pour trouver de l’eau et du pâturage pour leur bétail. Et les enfants suivent, bien loin de l’école.
L’autre conséquence, ce sont les mariages précoces. Des jeunes filles, souvent mineures, mariées de force pour permettre à leur famille de toucher l’argent de la dote. Un phénomène qui revient en force dans le pays.
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