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Au Japon, un café anti-paresse lutte contre la procrastination

Après les cafés à chats ou à perruches, le Japon lance le café anti-paresse où il est interdit de se tourner les pouces.

Article rédigé par franceinfo - Karyn Nishimura, édité par Ariane Schwab
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
A Tokyo, interdit de se la couler douce dans ce café anti-paresse, selon Takuya Kawaii, le fondateur et patron du Genko Shippitsu Cafe. (KARYN NISHIMURA / RADIO FRANCE)

Interdit de se la couler douce dans ce café anti-paresse. Le concept de ce café de Tokyo au Japon est destiné à une clientèle précise, explique Takuya Kawaii, le fondateur et patron du Genko Shippitsu Cafe, littéralement Café d’écriture de manuscrit. "C’est un café où n’ont le droit d’entrer que les personnes qui ont quelque chose à écrire. Mais pas forcément un manuscrit, ce peut-être un manga, des illustrations, une thèse, un scénario, bref, tout travail créatif", explique son créateur   

"Quand on entre, il faut préciser l’objectif que l’on s’est fixé dans un temps imparti et on l’inscrit sur une carte. Tant que ce but n’est pas atteint, on ne sort pas."

Takuya Kawaii, fondateur et patron du Genko Shippitsu Cafe

à franceinfo

L’idée de ce café anti-paresse part du constat que, même si énormément de Japonais qui effectuent des tâches créatives travaillent à domicile, dans des bibliothèques ou des cafés, le rendement n’y est pas, parce qu’on n’arrive pas à se concentrer, l’environnement n’est pas assez studieux, personne ne vérifie la progression ni n’encourage. Bref. Ici, on est privé de distraction et on n’a pas droit à la paresse. Le patron veille au grain.  "Je vérifie toute les heures la progression du travail, je demande si ça a avancé", confirme-t-il.  

Au Genko Shippitsu Cafe, on paye au temps passé, moins de cinq euros pour deux heures, on boit du café ou du thé à volonté, on peut apporter de quoi manger, mais on doit bosser. Et les clients viennent tout en sachant qu’ils seront sous pression. L’espace n’a certes que 9 places et n’est ouvert que quelques heures par jour mais c’est presque plein en permanence. En 41 jours depuis l’ouverture, l’établissement a accueilli plus de 350 clients. Ce sont à 70% des femmes, l’éventail d’âges est large, de 20 à plus de 60 ans. "Il y a des écrivains, des scénaristes, des étudiants, des traducteurs, des éditeurs qui vérifient des manuscrits", s’enorgueillit le patron.

Il faut dire que c’est effectivement bien pensé avec à chaque place un support incliné avec ventilateur pour ordinateur portable, un accès réseau, des prises électriques et des adaptateurs. "C’est la première fois que je viens ici, mais je compte revenir plus souvent. Je trouve que c’est vraiment super", s’enthousiasme Lara, une étudiante. 

Certains jours, le café d’écriture se transforme même en café de création vidéo ou audio, un véritable studio avec une partie du matériel fournie et le même principe de base: travailler sur un projet précis dans un temps imparti.  Le patron songe en outre à élargir les horaires la nuit et à coopérer avec d’autres cafés pour créer ailleurs des espaces fondés sur le même concept.

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