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Andrew Watts, 19 ans, nouvelle coqueluche de la "Valley"

Voilà une histoire bien américaine comme on les aime par ici. Il y a encore quelques jours personne ne connaissait Andrew Watts pourtant ce jeune étudiant de 19 ans allait devenir une super star dans la Valley en publiant un simple post sur son blog.
Article rédigé par Jules Lavie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Capture d'écran de la page Facebook D'Andrew Watts © DR)

Andrew Watts, étudiant de 19 ans, est devenu une superstar dans la "Valley" en publiant un simple post sur son blog. Andrew s’était mis en tête de donner son avis de teenager quant aux différentes apps et réseaux sociaux qu’il utilise au quotidien.

Sitôt rédigé, son post au départ sans prétention s’est vu lu… plus de 500.000 fois si bien que, 11 jours plus tard, TechCrunch l’invitait à San Francisco sur son plateau pour donner la leçon à toute la scène tech et le résultat est détonnant. 

Facebook est totalement "dead", Twitter un truc d'intello, Instagram est comme un coffre (à jouets) et Snapchat permet d'être authentique

Le petit jeune n’y va pas de main morte et explique sans détours que pour les adolescents, Facebook est totalement "dead"… Il compare Facebook à un dîner de famille auquel les ados sont obligés d’assister. Pour lui, ce qui se passe sur Facebook est ennuyeux et la seule raison pour laquelle les ados sont sur Facebook, c’est pour ne pas avoir à expliquer à leurs proches pourquoi ils n’y seraient pas. Leurs usages se limitent essentiellement aux groupes privés et à la messagerie instantanée et ils fuient comme la peste le fameux Newsfeed : trop de posts et de pub à leurs yeux.  

Sans doute parce que la dimension sociale est moins présente et que l’accent est plus sur le contenu que sur l’impact qu’il génère. Le contenu est plus rare et de meilleure qualité, les gens portent plus de soin à ce qu’ils font sur Instagram comparé à Facebook. Ouvrir Instagram, c’est comme ouvrir un coffre : on ne sait pas ce qu’on y va trouver. 

Visiblement, les jeunes ne comprennent pas Twitter. D’après Andrew, ils sont très peu à l’utiliser. C’est plus un outil pour intellos ou pour mégalos en quête de visibilité. Vlan!

Et le réseau social qui monte, c’est Snapchat. Le caractère privé et éphémère du contenu offre l’opportunité aux ados de s’exprimer sans crainte, d’être eux-mêmes sans la pression sociale d'un Facebook. Sur Facebook, quand vous postez quelque chose, vous attendez à  recevoir des "likes" et si rien ne vient, alors vous ressentez une profonde frustration.

Sur Snapchat, rien de tout ça, que de l’authentique, pas de filtre et la disparition des contenus une fois consultés rassure les ados soucieux des traces qu’ils peuvent laisser sur les réseaux sociaux.

Si on prend l’exemple d’une soirée, les ados vont utiliser Snapchat pour s’envoyer des centaines de photos ou vidéos avant, pendant et après la soirée. Une photo sur Facebook au début de la soirée pour rassurer les parents et montrer que tout est clean et "la plus belle des photos" sur Instagram pour faire envie aux autres qui ne sont pas à la soirée. Mais pourquoi l’avis d’un ados comme Andrew interpelle et intéresse autant la Silicon Valley ?

Ce segment des ados est stratégique

Tous les réseaux sociaux qui ont cartonné sont partis de ce segment, Facebook en tête. De 0 à 14 ans il n’y a rien pour des raisons légales évidentes, ce sont les 14-25 ans qui font la pluie et le beau temps. Ce sont eux qui vont déterminer si un produit à un avenir ou pas. Les trentenaires et plus ne font que suivre la tendance insufflée par les plus jeunes. Si jamais ils s’hasardaient à vouloir imposer un réseau social plutôt qu’un autre (Twitter?), alors celui-ci serait immédiatement délaissé. Dès lors, pour les starters de la vallée, plaire aux teenagers c’est la garantie de toucher la plus grande audience.

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