Aujourd'hui l'échange automatique et obligatoire d'informationsne concerne que les intérêts bancaires. A partir de 2017, la liste vas'allonger aux revenus immobiliers, aux assurances-vie, aux dividendes ouencore aux plus-values. La proposition de la Commission a été validée par leParlement européen malgré la forte abstention des socialistes et desécologistes : ils dénoncent un projet édulcoré par rapport aux intentionsde la Commission. En effet, le texte laisse une certaine marge de manœuvre auxEtats qui peuvent décider en fonction de leurs "lois nationales" des informations qu'ils veulent communiquer."Le loup est dans la bergerie" , s'estexclamée dans l'hémicycle l'eurodéputée centriste Sylvie Goulard.Une référenceà peine voilée à l'attitude de l'Autriche et du Luxembourg, qui malgré quelquesprogrès bloquent systématiquement les évolutions vers plus de transparencefiscale. Sylvie Goulard est d'ailleurs à l'initiative d'une autreproposition validée par le Parlement : la mise en place d'indicateurs afinde mesurer précisément l'ampleur de la fraude et de mieux y remédier. Ce projetest regardé avec scepticisme du côté de la Commission, qui demande d'abord auxEtats-membres de fournir des données plus fiables sur leurs recettes fiscales. Eva Joly : " les paradisfiscaux se portent bien, merci pour eux "Le bilan de l'année en matière de fiscalité en Europe estdécevant. Le projet d'extension du champ d'application de la directive sur lafiscalité de l'épargne piétine ; même chose concernant l'élargissement del'assiette pour l'impôt sur les sociétés ou la taxe sur les transactionsfinancières. Cet état des lieux interpelle l'eurodéputée écologiste EvaJoly : "La lutte contre la fraude fiscale [...] c'estblablabla : c'est des paroles ! Les flux financiers qui transitentpar les paradis fiscaux n'ont jamais été aussi importants **". **On estime à 1.000 milliards d'euros le montant qui échappe àl'impôt chaque année en Europe. Le Parlement voudrait diviser ce montant pardeux d'ici 2020.