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En direct de l'Europe. Une défense pour une "autonomie stratégique" de l'Union

"Le monde a besoin d'une Europe forte et unie" avait lancé Barack Obama en avril dernier à Hanovre, appelant les Européens à "assumer leurs responsabilités". Depuis l'élection de Donald Trump à la Maison Blanche, le projet d'une défense européenne est plus que jamais d'actualité. 

Article rédigé par franceinfo, Anja Vogel
Radio France
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Temps de lecture : 3min
Opération européenne Atalante au large de la Corne de l'Afrique pour neutraliser les pirates somaliens (PHILIPPE DE POULPIQUET / MAXPPP)

L'Europe a besoin non pas d'une armée, mais d'une politique commune, pour mieux planifier les opérations civiles et militaires conjointes. Avec un Fonds européen de défense pour financer la recherche et ainsi soutenir l'industrie européenne de l'armement.

"Le coût de la non-Europe en matière de défense et de sécurité commune est estimé à 26,4 milliards d'euros par an, en raison des doubles emplois, de la surcapacité et des entraves imposées aux acquisitions militaires", soulignait dès 2013 le Parlement européen, qui année après année, invite les Etats membres à mutualiser leurs moyens.

Une politique nécessaire de sécurité et de défense commune

L'incapacité européenne à peser dans le règlement de la guerre en Syrie, la nécessité d'opérations conjointes contre Daech et le Brexit, avec en principe la sortie du Royaume-Uni de l'Union, a plus que jamais remis le projet sur la table, au moment où l'élection de Donald Trump fait douter de la pérennité du niveau d'engagement militaire des Etats-Unis en Europe.

"On appelle de nos voeux l'autonomie stratégique. On ne parle pas d'armée européenne", explique l'eurodéputé français Arnaud Danjean, du parti populaire européen. Plusieurs Etats membres, à commencer par les Britanniques, alliés privilégiés des Etats-Unis, y ont toujours été opposés, de crainte d'affaiblir le pilier historique de l'Alliance atlantique.

"L'Otan reste un acteur majeur de notre sécurité collective, mais ne peut pas, avec une table de décision autour de laquelle siègent M. Erdogan et bientôt M. Trump, être la caution exclusive de la sécurité des Européens", a insisté dans l'hémicycle Arnaud Danjean, membre et ex-président de la sous-commission Sécurité et Défense du Parlement européen.

Un "plan d'action" doté de 5 milliards d'euros

Le 14 novembre, l'Union européenne s'est dotée d'un "plan de mise en oeuvre de la stratégie de sécurité et de défense" commune qui prévoit une structure "permanente", un quartier général européen de conduite des opérations. Le "plan d'action" proposé par la Commission prévoit un Fonds européen de défense, doté de 5 milliards d'euros qui permettra de financer les activités de recherche et donc de soutenir l'industrie européenne de l'armement.

A terme, il faudra aussi que l'Union augmente sa part dans le financement des opérations militaires extérieures, espère Arnaud Danjean. Pour l'instant elle est d'environ 10% ; le coût incombe quasiment exclusivement aux Etats membres. Mais dans la fenêtre de tir actuelle, cette cible-là n'est toujours pas un objectif.

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