En direct de l'Europe. Erasmus, pour aimer et partager le meilleur de l'Europe
La rentrée est l'occasion de se mettre sur les rangs pour bénéficier d'un échange Erasmus+. Il faut généralement s'y prendre un an à l'avance.
Après 30 ans d'existence, le programme Erasmus reste l'une des plus grandes réussites de la construction européenne, dont le succès et la popularité ne se démentent pas. Parce qu'il s'agit d'abord d'une aventure humaine incomparable.
Erasmus est souvent qualifié du "meilleur de l'Europe"
C'est indéniablement sa réussite la plus populaire. Et si depuis 30 ans ses programmes sont unanimement plébiscités, c'est parce qu'ils ont permis, parallèlement à la construction du Marché unique, de donner du sens, de l'humanité au projet commun. Faire circuler les jeunes, leur permettre de s'immerger dans un autre pays, de s'imprégner d'autres cultures; échanger les esprits, les savoirs, et faire naître de vrais Européens.
Comme ce million de "bébés Erasmus", qui seraient nés d'histoires d'amour transfrontalières, comme le rappelait le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, lors des cérémonies du 30e anniversaire en juin dernier. Quelle plus belle traduction de l'esprit universaliste d'Erasmus (traduction latine du grec "l'aimé"), humaniste et théologien de la Renaissance, né à Rotterdam et mort à Bâle, qui a inspiré l'acronyme "European Action Scheme for the Mobility of University Students", en français "Programme d'action européen pour la mobilité des étudiants".
Neuf millions d'étudiants concernés depuis 30 ans
Depuis sa création, en 1987, le programme, rebaptisé Erasmus+ en 2014, a permis à neuf millions d'étudiants d'effectuer un séjour à l'étranger, rappelle Martine Reicherts, directrice générale de l’éducation, de la culture et des sports de la Commission européenne. Il s'étend à 33 pays, mais c'est l'Espagne qui reste la destination la plus prisée et le plus grand pourvoyeur de jeunes en programmes d'échanges.
Entre-temps le programme s'est élargi, aux élèves du primaire, aux collégiens, aux enseignants, mais aussi aux lycéens professionnels, aux apprentis, aux demandeurs d'emploi et désormais aussi aux jeunes, y compris non diplômés, dans le cadre du volet "jeunesse et sports". Ce qui lui permet de commencer à répondre à l'impératif de démocratisation, comme le souligne la journaliste Isabelle Maradan, co-auteure d'Ils ont fait Erasmus, sorti cet été*.
15 milliards d'euros prévus pour le programme Erasmus+
Le nouveau corps de solidarité, qui permet à tous les jeunes de travailler ou de faire un volontariat, notamment dans une ONG à l'étranger, sera financé en partie sur le budget d'Erasmus+, mais permettra notamment de prendre en charge les frais d'hébergement, qui empêchaient jusque-là certaines familles d'accéder au programme.
L'UE a prévu de consacrer 15 milliards d'euros au programme Erasmus+, soit 1,5% du budget communautaire. Les eurodéputés, dont la mobilisation a permis d'éviter les dernières coupes sombres dans un contexte de fortes contraintes budgétaires, visent un niveau de 3%.
* Ils ont fait Erasmus. 30 portraits, 30 ans de découvertes et d'échanges, Isabelle Maradan et Stéphane Dugast, Editions de La Martinière.
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