Des quotas pour réduire les inégalités
Sophia In't Veld, eurodéputée libérale néerlandaise et rapporteure du texte, est particulièrement satisfaite: certes ce n'est pas la première fois que la Parlement européen demande des mesures contraignantes pour réduite les inégalités sociales et politiques entre les femmes et les hommes, mais jamais il n'avait exigé de manière aussi ferme (361 voix pour, 268 contre et 70 abstentions) la mise en place de quotas.
Il faut dire que le rapport que vient de rendre la Commission européenne en dit long sur l'inefficacité des mesures volontaires proposées par les Etats membres, et surtout sur la mauvaise volonté dont font preuve les entreprises: si les femmes représentent 60 % des nouveaux diplômés de l'université, elles demeurent largement sous-représentées aux postes de prise de décision économique. Seuls 12% des cadres sont des femmes, seuls 3% des postes de président des conseils d'administration sont occupés par des femmes, et pour un travail équivalent, les femmes gagnent toujours 17,5% de moins que les hommes en moyenne.
A l'image de la Commission, le Parlement européen s'est dit favorable à la mise en place de quotas, en fixant un objectif de 30% de femmes dans les conseils d'administration des entreprises en 2015, 40%
en 2020. Pour Sophia In't Veld, il s'agit là d'un signal politique fort. Pour lutter contre les inégalités de salaires, elle prône la mise en place d'un objectif européen de réduction de l'écart de rémunération entre les sexes de 10% dans chaque pays.
Elle se félicite par ailleurs du vote d'autres points clefs dans ce rapport annuel sur l'égalité femmes/hommes, notamment la reconnaissance du mariage homosexuel. Ainsi que la reconnaissance des difficultés auxquelles se heurtent les personnes qui vivent seules (30% dans l'Union, essentiellement des femmes, selon la rapporteure qui souligne les inégalités administratives et juridiques dont elles sont victimes).
"Nous sommes à un tournant", se félicitait également à l'issue du vote
l'eurodéputée française Elisabeth Morin-Chartier, vice-présidente de la
Commission 'Droits de la femme et égalité des genres' du Parlement
européen. "Ce qui a changé, c'est le vote du Parlement européen sur des
amendements très clivants. Une très forte majorité s'est prononcée pour
les quotas". Elisabeth Morin-Chartier s'est pourtant abstenue lors du
vote de la résolution, à l'image de la plupart des élus de l'UMP
(Le Parti Populaire Européen, dont il est membre, a majoritairement voté
contre).
Une deuxième résolution sur la représentation des femmes dans la prise de décision politique a été adoptée par 508 voix (124 contre et 49 abstentions). Elle demande des quotas et des sanctions pour assurer la parité, y compris sur les listes électorales et pour les nominations aux postes de haut niveau de l'Union européenne.
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