Brexit : les Européens sous le choc
Des réactions en majorité alarmistes
Fabienne Keller, sénatrice Les Républicains et auteure d'un rapport sur le Brexit, parle d'un "désastre, d'une belle aventure que le Royaume-Uni choisit sciemment de quitter, d'un coup d'arrêt porté à un grand projet, pôle de stabilité et de démocratie ". L'Eurodéputé Alain Lamassoure, membre du Parti Populaire Européen, enfonce le clou : "Aujourd’hui, les Anglais ont choisi de quitter la famille. Souhaitons qu’à l’échelle de l’Histoire, cela ne soit qu’une parenthèse ."
Moins lyrique, le socialiste Edouard Martin, ex-syndicaliste d'ArcelorMittal, n'est pas mécontent de ce coup de pied dans la fourmilière. "Un électrochoc, c'est comme ça qu'il faut le prendre ", explique l'Eurodéputé du Grand Est, qui appelle à repenser l'Union de fond en comble... Il faut, dit-il,en finir avec l'Europe actuelle, celle des multinationales et de la concurrence à tout crin, le Conseil doit cesser de faire l'autiste, dit-il, sinon on va droit dans le mur. Et il y aura alors d'autres référendum, d'autres sorties.
Déjà, Marine Le Pen, présidente du Front national et député européenne, se prend à rêver d'un "Frexit". Et aux Pays-Bas, on parle de "Nexit" : le député d'extrême-droite Geert Wilders a réclamé ce vendredi un référendum pour que le pays dispose de sa "propre monnaie" et de sa "propre politique d'immigration"…
Le Brexit fait des émules, il en soulage même certains
Le message du député européen centriste Jean-Marie Cavada a le mérite d'être clair : "Le peuple britannique vient de trancher : bye, bye l'Europe. Ce pays avait obtenu tant de dérogations que, déjà, il s'était mis dehors. Désormais, c'est aux dirigeants européens d'être exigeants dans ce divorce... "
Même son de cloche pour Dominique Riquet, eurodéputé UDI et membre de la commission des budgets : "si on veut avancer, il faut se délester de ses boulets.."
L'Union est à un carrefour de son histoire
Elle fait face à une foule d'enjeux : réfugiés, terrorisme, frontière... "Seuls, les Etats membres ne pourront s'en sortir, il n'y aura de solution que commune et européenne" , assure Dominique Riquet... Et l'Eurodéputé de conclure : "il sera plus simple d'en trouver sans les Anglais, dont la sortie de l'Union devrait prendre deux ans au minimum ".
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