Annuler la dette pour préserver le peuple grec
"On ne peut attendre d'un État qu'il ferme ses écoles et ses universités et ses tribunaux, qu'il abandonne les services publics de telle sorte qu'il livre sa communauté au chaos et à l'anarchie simplement pour ainsi disposer de l'argent pour rembourser ses créanciers étrangers ou nationaux. Il y a des limites à ce qu'on peut raisonnablement attendre d'un État, de la même façon que pour un individu" . C'est ce que souligne la Commission du droit international des Nations-Unies, à propos de la responsabilité des Etats, et plus particulièrement de "l’état de nécessité". Sonia Mitralia n'a pas manqué de l'invoquer, le 24 janvier, à Strasbourg, lors d'une audition devant la Commission des questions sociales, de la santé et du développement durable de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe. Les parlementaires des 47 préparent une résolution sur "Mesures d'austérité - un danger pour la démocratie et les droits sociaux".
Sonia Mitralia dresse un bilan particulièrement catastrophique de la situation humanitaire, sanitaire et sociale en Grèce. Elle dénonce les effets contre-productifs des "plans de sauvetage" de l'Union européenne et du Fonds Monétaire International, un "traitement de choc dont le bilan est catastrophique, révoltant et inhumain". Sonia Mitralia parle de la "déchéance de la population grecque" et en appelle à appliquer le droit international, pour que son pays, en "état de nécessité", n'ait pas à rembourser la dette, mais facilite plutôt l'organisation d'un audit citoyen qui permettrait d'en définir la part illégitime, et d'en établir les responsabilités.
Selon elle, "la tragédie grecque n'est ni fatale ni insoluble. La solution existe, l'annulation et le non paiement de la dette publique en fait partie en tant que premier pas vers la bonne direction. C'est-à-dire vers le salut de tout un peuple européen, menacé par une catastrophe humanitaire sans précédent en temps de paix".
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