Le champion paralympique de poursuite cycliste Dorian Foulon espère conserver son titre : "Le plus dur n'est pas d'arriver au sommet, mais d'y rester"

Chaque semaine, Théo Curin embarque dans son taxi des champions liés aux Jeux de Paris 2024. Voyage en compagnie du paracycliste Dorian Foulon, champion paralympique en titre.
Article rédigé par Théo Curin, Fabrice Rigobert
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le champion paralympique en titre de course en ligne cyclisme Dorian Foulon était l'invité de Théo Curin pour Théo le Taxi. (ANNE BAYARD)

Demain les Jeux est un rendez-vous en partenariat avec France 3, dans le cadre de l'émission Aux Jeux, citoyens ! Le vice-champion du monde de paranatation, Théo Curin, devient Théo le Taxi, et embarque dans sa voiture une personnalité ou un champion, en lien avec les Jeux de Paris 2024. Ici Dorian Foulon, champion paralympique à Tokyo en course en ligne. Un échange que Théo Curin raconte à Fabrice Rigobert.

franceinfo : Vous avez donc eu la chance de véhiculer un champion olympique en titre ?

Oui, Dorian Foulon est quadruple champion du monde et, en effet, champion paralympique de poursuite à Tokyo. Ce Breton de seulement 25 ans pratique sa discipline autant sur la route que sur la piste, dans la catégorie M. La particularité, pour Dorian, c'est que son handicap – un pied bot – n'est pas visible, comme il me l'a confié : "Les enfants de mon âge, en école primaire, me disaient que je n'avais aucun handicap, et que j'étais comme eux. C'était très dur à vivre. Le sport m'a permis de me réaliser et de montrer que malgré ce handicap, on peut réaliser de grandes choses."

Changer le regard sur le handicap, c'est un sujet capital pour les Jeux paralympiques de Paris 2024 ?

Bien sûr. Les Jeux doivent jouer un rôle crucial dans l'amélioration de l'inclusion et de l'intégration des personnes en situation de handicap dans la société. Il reste beaucoup de travail à accomplir, mais les choses changent réellement. Cela se manifeste clairement dans les domaines du sport, où les athlètes paralympiques sont de plus en plus reconnus comme des sportifs à part entière.

Cette évolution se reflète aussi dans l'attitude du public, dans l'engagement des sponsors et dans la couverture médiatique. Cette chronique avec vous en est d'ailleurs un bel exemple concret.

Dorian Foulon consacre beaucoup de temps à l'entraînement. Il a aussi un petit secret pour réussir ?

Exactement : il écoute de la musique pour se concentrer, mais pas n'importe laquelle, elle est assez spéciale ! Ce sont des musiques de films de superhéros. Il l'assume parfaitement : "Cela me permet de me mettre dans ma bulle, de me transcender, de me dire 'T'as beau être gentil dans la vie, là, c'est la guerre'. Les superhéros se surpassent toujours. Ils sont toujours là pour les autres. Or j'essaye d'être beaucoup dans l'entraide, moi aussi." Ajoutons que l'une des faiblesses des superhéros est d'être souvent trop gentils, quitte à ne plus penser à eux. Cela arrive parfois à Dorian Foulon.

Totalement abordable dans la vie, il devient redoutable sur son vélo ?

Oui, voilà qui est assez extraordinaire quand on rencontre Dorian. D'ailleurs, il veut rester le meilleur et il sait qu'il est très attendu à Paris : "Le plus dur n'est pas d'arriver au sommet, mais d'y rester. On devient la cible. Je me confronte parfois aux cyclistes valides, pour me mettre en difficulté et pouvoir travailler encore plus sur les compétitions."

Cette méthode d'entraînement avec les valides lui offre d'espérer conserver son titre paralympique, au vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines, devant son public. Il veut aller chercher une deuxième médaille d'or, comme ça, en toute simplicité.

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