Canoë : "Quand on est au départ, on devient un robot, souligne Nicolas Gestin, on a 1 mn30 de course, toujours à se projeter sur la porte suivante"

Chaque semaine, Théo Curin embarque dans son taxi des championnes et des champions liés aux Jeux de Paris 2024. Voyage ici en compagnie de Nicolas Gestin, l'une des chances de médaille en canoë. Il s'est classé deuxième des derniers championnats du monde en Angleterre.
Article rédigé par Fabrice Rigobert, Théo Curin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Nicolas Gestin, 24 ans, deuxième des derniers championnats du monde en Angleterre en slalom, il est aussi champion du monde par équipe. (LAURENT LAIRYS / MAXPPP)

Demain les Jeux est un rendez-vous en partenariat avec France 3, dans le cadre de l'émission Aux Jeux, citoyens ! Le vice-champion du monde de paranatation, Théo Curin, devient Théo le Taxi, et embarque dans sa voiture une personnalité ou un champion, en lien avec les Jeux de Paris 2024. Il est aujourd'hui en compagnie de l'espoir français Nicolas Gestin, vice-champion du monde de kayak slalom. Une expérience que Théo Curin raconte à Fabrice Rigobert.

franceinfo : Nicolas Jestin, l'athlète que vous avez emmené cette semaine dans votre voiture est l'une des chances de médaille en canoë ? 

Théo Curin : Oui. À 24 ans, Nicolas Gestin s'est classé deuxième des derniers championnats du monde en Angleterre, en slalom, il est aussi champion du monde par équipe. Le slalom, c'est la spécialité dans laquelle Tony Estanguet a été sacré champion olympique trois fois. Il s'agit de descendre un parcours en eaux vives en passant un certain nombre de portes, certaines à contre-courant. Un exercice très exigeant comme me l'a expliqué Nicolas :

"En fait, on devient un peu un robot, quand on est au départ, parce qu'on a une minute 30 de course. On connaît la rivière par cœur, on connaît le parcours par cœur. Il y a toutes ces notions de plaisir, de jeu avec des mouvements d'eau. Mais c'est aussi savoir être un peu le gars qui va exécuter l'ordre, et être toujours en action, toujours à se projeter sur la porte suivante."

Originaire de Quimperlé, en Bretagne, où il a débuté à l'âge de sept ans, Nicolas Gestin s'entraîne depuis presque cinq ans à Vaires-sur-Marne, où auront lieu d'ailleurs les épreuves des J.O. De Paris.

Titulaire d'une licence en géographie et d'un master en urbanisme, Nicolas est maintenant concentré sur ses épreuves olympiques ? 

Oui, et ça ne date pas d'hier, puisqu'il est déjà qualifié pour les Jeux de Paris 2024. Sa fédération a décidé de clarifier les choses très, très tôt. "C'est une chance, ajoute Nicolas Gestin, la Fédération a décidé de nous sélectionner un an à l'avance sur les compétitions internationales de l'année passée. Donc c'est un peu une nouvelle stratégie, on a eu 9 mois de préparation. Je pense qu'on ne peut pas trop mesurer ce fait, depuis 2019 où le site nous a été livré. Donc nous, ça fait déjà cinq ans qu'on s'entraîne sur le site qui va accueillir les Jeux. On prend des repères, on prend un peu l'avance sur les étrangers, j'espère."

Et pendant votre trajet en voiture, on apprend que Nicolas reste très attaché à sa Bretagne natale ?

Oui, il est fan du club de foot de Lorient, les Merlus, amateurs de musique bretonne, Nicolas peut compter sur un groupe d'amis très soudés autour de lui. D'ailleurs, il retourne une fois par mois en Bretagne.

Avec un tel fan-club, la médaille sera forcément au bout ?

C'est tout ce qu'on peut lui souhaiter. Nicolas a l'air très déterminé malgré son jeune âge, et pour ses premiers jeux, lui qui est né en 2000, l'année du premier des trois titres olympiques de Tony Estanguet. Faut-il y voir un signe ? Je ne sais pas.

Mais qu'il est loin le temps où Nicolas se faisait prendre en photo avec Tony Estanguet aux Roches du Diable, en Bretagne en 2008, année du second titre de Tony. La voie semble maintenant toute tracée pour Nicolas, que j'attends maintenant sur la plus haute marche du podium.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.