Paris : rendre la place de la Concorde aux piétons, un projet qui ne date pas d'hier

La maire de Paris Anne Hidalgo a annoncé dimanche que la moitié de la surface de la place de la Concorde ne sera pas rendue à la circulation automobile après les Jeux olympiques. De la place Louis XV à la Révolution, retour sur l'histoire de cette place.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
L'obélisque de la place de la Concrode, le 3 aout 2023. (FRANCK DUBRAY / MAXPPP)

La place de la Concorde sera en partie rendue aux piétons après les Jeux olympiques de Paris 2024. La maire de Paris Anne Hidalgo l'a annoncé dimanche 14 janvier, dans une interview à La Tribune dimanche. La place de la Concorde, qui accueillera l’été prochain les épreuves de basket, de skateboard et de breakdance pendant les JO, ne sera pas entièrement rendue aux automobilistes après les Jeux. "La circulation est plus fluide en fermant la moitié de la place", estime la maire de Paris, ajoutant que la "place accordée à la voiture dans ce lieu emblématique n'aura été qu'une parenthèse dans l'histoire".

Rendre la Concorde aux piétons, le projet ne date pas d'hier puisque déjà en 1999 l'ancien maire de la capitale Jean Tiberi avait déjà pris cet engagement, comme le racontait Libération. Il y a 25 ans. Il faut dire qu'il n'en manque pas, de place, à la Concorde, plus grande place de Paris, avec ses huit hectares et sa vingtaine de voies de circulation. Dans une archive de 1958, l'INA revient sur l'histoire de cette place, deuxième carrefour le plus accidentogène de la capitale après la place de l’étoile, "car lorsque toute confiance est faite et responsabilité laissée aux conducteurs, on sait ce que cela donne".

Les exécutions publiques et la guillotine

Des conducteurs qui souvent aujourd’hui encore se comportent en maîtres du cadran solaire qui orne les pavés de la place, sous le regard bienveillant du très sélect Automobile Club, le plus ancien club automobile du monde, réservé aux hommes, et installé en son palais, numéro 6 place de la Concorde. À l'origine la place de la Concorde, qui n'était qu’un vaste espace marécageux, fut choisie en 1772 pour mettre en valeur la statue du roi Louis XV, fondue pendant la révolution pour laisser place, devant son socle à une guillotine, et à la terreur. Place à la fin de la monarchie et aux exécutions publiques, celles de Louis XVI, Marie-Antoinette, Danton et Robespierre.

De la place Louis XV à la celle la Révolution, le nom de ce lieu témoin de l'histoire n'a cessé de changer au fil du temps, comme pour faire oublier cette histoire, les têtes coupées. Comme pour célébrer la paix et la réconciliation, autour de l'obélisque de Louxor et ses hiéroglyphes millénaires. La concorde, selon la définition du Larousse, c'est "l’union des cœurs et des volontés". Et pourquoi pas aujourd’hui l’union de toutes les volontés, et de tous les cœurs, pour mettre fin à un autre règne,  devenu largement anachronique à l’heure du dérèglement climatique : celui de la voiture en ville. La fin d’un règne dont on se demande, tant il semble de bon sens, comment il peut encore provoquer la moindre discorde. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.