Halloween : derrière l'histoire des sorcières, la violence du patriarcat
Oubliez tout de suite les stéréotypes : le visage vert et la pomme empoisonnée. Disney et ses personnages n’auront pas rendu service aux sorcières, toujours vieilles, au nez crochu, moustachues et forcément méchantes. Mais aujourd'hui, les sorcières sortent de leur placard à balais à coups de pied et sans regret.
Un peu partout dans le monde il est venu le temps de la réhabilitation des sorcières. Des contes de Perrault aux réseaux sociaux, de la chasse aux sorcières, aux marches des fiertés, un peu partout en Allemagne, en Angleterre, aux États-Unis et en Espagne. En Espagne le parlement régional de Catalogne a d'ailleurs officiellement réhabilité la mémoire de plus de 700 femmes accusées de sorcellerie, et pour ça, torturées et mises à mort. L'Écosse aussi a annoncé l'an dernier "reconnaître une injustice historique flagrante" et présenté des excuses posthumes officielles à toutes celles ayant été "accusées, condamnées, vilipendées ou exécutées". Au total les procès en sorcellerie auraient fait des dizaines de milliers de victimes en Europe, dans l'immense majorité des femmes.
Aujourd'hui encore des femmes sont accusées de sorcellerie
De nombreux historiens dénoncent le sort réservé aux sorcières le jour d'Halloween. Très loin des marches des fiertés, des foules se rassemblent autour d'effigies de sorcières brûlées, de bûchers symboliques, comme si tout cela relevait encore du folklore, comme si l'on pouvait fêter des scènes de tortures et d'exécution qui porteraient aujourd'hui le nom de féminicides.
Ces femmes qui sont brûlées vives parce que par nature séductrices et donc forcément l'instrument du diable. Il est temps de réhabiliter les sorcières, alors que l’accusation de "sorcellerie" est toujours utilisée dans certains pays du monde, avec des conséquences dramatiques. Récemment encore quatre femmes étaient assassinées en Papouasie-Nouvelle-Guinée, accusées d’avoir pratiqué la sorcellerie. Derrière les "sorcières", ce n’est pas le visage du diable que l’on découvre, mais toujours la violence du patriarcat.
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