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Espagne : une journaliste victime d'une agression sexuelle en direct à la télévision

Une journaliste espagnole a été victime d'une main aux fesses, mardi 12 septembre, alors qu'elle intervenait, en direct à la télévision. Ce geste encore trop banal n'est autre qu'une agression sexuelle au yeux de la loi.
Article rédigé par Marie Dupin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
En Espagne une journaliste a été victime d'une agression sexuelle, mardi 12 septembre, alors qu'elle intervenait, en direct à la télévision. (Capture d'écran télé)

Ce sont des fesses de femme devenues virales sur les réseaux sociaux, celles d’une journaliste espagnole. Alors qu'elle est en plein direct pour la télévision, mardi 12 septembre dans rue de Madrid, , un homme s'approche, plein d’aplomb, lunettes de soleil arrogantes, sourire en coin, il touche le postérieur de la journaliste et fier de son coup, reste à ses côtés. La journaliste, par un réflexe ancestral, s'excuse, et elle demande poliment à l’impoli de s’éloigner pour la laisser travailler.

Impoli est un euphémisme car lorsqu’on touche sans consentement les fesses d’une femme, on ne parle pas de main aux fesses mais d’agression et l’impoli, n’est rien d’autre, aux yeux de la loi, qu’un agresseur. Ce dernier doit d’ailleurs maintenant serrer les fesses puisqu’il a été arrêté dans la foulée par la police espagnole.

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Point d’égalité de genre en matière de fesses

La croupe est pleine, ça ne date pas d’hier, les fesses des femmes ont toujours fait l’objet de 1 000 fantasmes, aussi loin qu’on remonte dans l'histoire de l’art ou du cinéma ou de la publicité. Alors que les fesses des hommes, elles, s'affichent athlétiques, militaires, ou encore drôles. On se souvient de Daniel Prévost dans le Petit Rapporteur.

Pour les fesses de femmes point de blagues potaches, mais de l’érotisme, toujours cette sexualisation du corps des femmes. De la Venus callipyge de l’antiquité soulevant sa tunique pour admirer ses fesses harmonieuses, au vicomte de Valmont dans les Liaisons dangereuses écrivant à Madame de Tourvel sur une "table qui sert pour la première fois à cet usage", la table en question étant des fesses de prostituées.

>> Rapport du Haut Conseil à l'égalité : "contraintes", "agressions sexuelles", "viols"… Que dit la loi ?

Des fesses qui sont comme des objets que les hommes pourraient s'approprier. Alors on dit aux femmes qu’elles manquent d’humour, que ce n’est pas si grave, qu’il ne faut pas en faire toute une histoire. Mais comme le dit si bien l’un des collègues de cette journaliste espagnole : "Dans une société que nous voulons meilleure, ce sentiment d’impunité ne peut plus exister". Car comme le disait déjà l’écrivain Albert Cossery en 1913 "le progrès social commence par l’indépendance des fesses", et je rajouterais : par l’égalité des fesses.

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