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Dans la peau de l'info. Ce qu'il faut savoir sur les réserves naturelles, pas assez nombreuses en France, malgré les promesses

Tous les matins, Marie Dupin se glisse dans la peau d'une personnalité, d'un événement, d'un lieu ou d'un fait au cœur de l'actualité.
Article rédigé par franceinfo, Marie Dupin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
La réserve naturelle des hauts-plateaux du Vercors. (FABRICE ANTERION / MAXPPP)

Les réserves naturelles sont 358 seulement en France, et jouent pourtant un rôle fondamental en hébergeant une biodiversité d'intérêt national ou régional. Dans ces espaces, pas question de chasse, d'intrants chimiques ou de pêche. Pas question non plus de détruire la faune et la flore.

>> Sécheresse : la faune sauvage souffre du manque d'eau, alerte la Ligue pour la protection des oiseaux

Ceux qui habitent l’Hexagone en trouveront forcément une à moins de trente kilomètres de chez eux, mais ceux qui en prennent soin tirent la sonnette d’alarme. Notamment la Ligue de protection des oiseaux, qui publie un bilan alarmant : l’an dernier, la biodiversité des réserves s'est effondrée. Les libellules, mais aussi des oiseaux comme la guifette noire ou le crapaud pélobate cultripède ne se sont pas reproduits là où ils avaient pourtant leurs habitudes. Et dans de nombreuses réserves, la LPO n'a observé qu'une soixantaine d'oiseaux par jour contre plus de 1000 d'habitude.

Emmanuel Macron avait promis pourtant qu’elles soient plus nombreuses

Pour enrayer l'effondrement de la biodiversité, Emmanuel Macron, le président de la République, s'était pourtant engagé en 2021 à ce qu’elles soient plus nombreuses et avait fixé un cap ambitieux : couvrir 30% du territoire terrestre et marin de la France d'aires protégées, dont 10% sous statut de protection forte, à l’image des réserves naturelles, d'ici la fin de la décennie. Deux ans plus tard, à peine 2% du territoire national est en protection forte : quelques réserves ont bien été créées et d'autres agrandies. Mais ce sont des confettis à l'échelle des 550 000 kilomètres carrés de la France, et c’est loin d’être suffisant pour enrayer l'érosion de la biodiversité et faire face au changement climatique.

Et lorsque la Commission européenne a récemment envisagé d'interdire la pêche au chalut de fond dans certaines aires marines, le ministre de la pêche Hervé Berville a déployé toute son énergie pour s'y opposer. Or, comment atteindre les objectifs fixés sans mesure forte ? Alors que les scientifiques du monde appellent à renforcer les réserves naturelles, oasis de biodiversité et derniers refuges d'espèces menacées de disparition en France et pour l'humanité, dans un monde de plus en plus désertique, est-il encore l'heure d'être sur la… réserve ?

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