Un projet de câble sous-marin entre l’Europe et l’Amérique du Nord, pour renforcer la sécurité énergétique des pays membres de l’Otan

L’Irlande est au cœur d’un projet d’interconnexion transatlantique, qui vise à sécuriser l’approvisionnement énergétique des membres de l’Alliance atlantique.
Article rédigé par franceinfo - Clémence Pénard
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des employés d'ERDF déploient un câble sous-marin entre Quiberon et Belle-Île-en-mer en mars 2015. Photo d'illustration (JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP)

C'est un plan ambitieux : construire un câble sous-marin qui permettrait d’envoyer de l’électricité entre l’Europe et l’Amérique du Nord, dans les deux sens. Le câble pourrait contribuer à fournir une énergie renouvelable quasi continue, en partageant la production éolienne et solaire entre les deux continents. Le diamètre du câble ne dépasserait pas celui d’une pizza, mais s’étendrait tout de même sur 3 500 km à travers l’Atlantique. Les éoliennes de la mer du Nord pourraient ainsi un jour alimenter New-York en électricité ! 

Le projet est orchestré depuis l’Irlande, car après l'Islande c'est le pays européen le plus proche des côtes américaines. Et il est présenté comme un moyen de renforcer la sécurité énergétique parmi les membres de l’Otan, "à une époque où l’énergie est instrumentalisée par des régimes hostiles", peut-on lire sur le site internet dédié

L'Irlande n'est pourtant pas membre de l'Otan

L'Irlande a toujours refusé de rejoindre l’Alliance atlantique, dont était membre le Royaume-Uni. L'origine de la neutralité irlandaise remonte en fait à sa lutte pour l’indépendance vis-à-vis de son voisin anglais. Malgré tout, les fondateurs ont choisi d’appeler leur projet le North Atlantic Transmission One Link. En version courte, le NATO link. Et NATO n’est autre que l’acronyme anglais pour désigner l’Otan : l'invasion de l’Ukraine par la Russie a rebattu les cartes de la diplomatie et pourrait, comme pour d’autres États européens historiquement neutres, pousser l’Irlande à revoir son positionnement.

Aucun financement russe, ni chinois, ne sera accepté, ont confirmé les fondateurs du projet car "cela porterait atteinte au principe sous-jacent qui est de renforcer la sécurité énergétique." On estime que le projet pourrait coûter entre 20 et 40 milliards d’euros, et durer au moins 15 ans. 

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