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Le nouveau défi de Gérard d'Aboville : la traversée de l'Atlantique sur un bateau solaire

Demain s'achève la Semaine du développement durable. Voler ou naviguer à l'énergie solaire est désormais possible. Ainsi le Solar Impulse de Bertrand Piccard s'apprête-t-il à traverser les États-Unis tandis que le Planet Solar, commandé par Gérard d'Aboville, prend la mer pour étudier le Gulf Stream. Gérard FELDZER dans "Circulez, il y a le monde à voir", nous fait monter à bord de ce bateau solaire.
Article rédigé par Gérard Feldzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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Le Planet Solar a été le premier bateau naviguant exclusivement à l'énergie solaire, à boucler un tour du monde. Gérard d'Aboville, aujourd'hui capitaine de ce navire aux allures de vaisseau spatial, s'apprête à partir pour une mission scientifique de vingt-cinq mille kilomètres le long du Gulf Stream.

Dès 1980, lors de sa traversée de l'Atlantique à l'aviron, Gérard d'Aboville avait constaté que la chaleur du Gulf Stream ne se mélangeait pas aux courants froids des océans : en l'espace d'une dizaine de minutes, la température de l'eau passait de 10 à 20°.

"Contrairement à ce que l'on pourrait penser, le réchauffement climatique peut nous valoir du froid si le Gulf Stream est dévié"

Le Planet Solar, totalement propre et silencieux, était le seul bateau au monde à pouvoir remplir cette mission. En effet, les chercheurs de l'Université de Genève embarqueront en Floride, lieu de naissance du Gulf Stream pour étudier la structure et le fonctionnement de ce courant océanique. Ils effectueront des mesures très sensibles des embruns, au ras de l'eau. La moindre émission de gaz d'échappement fausserait les résultats. Un voilier permettrait de réaliser ces expériences, mais comme le rappelle Gérard d'Aboville, les voiliers sont "difficiles à positionner, à maintenir sur zone".

Le Planet Solar est aussi un démonstrateur de nouvelles technologies : "Imaginez un catamaran, au moins sur le plan des flotteurs, et au-dessus de tout ça, plus de cinq cents mètres carrés de panneaux solaires. Il y a près de dix tonnes de batteries à bord parce que le bateau marche non seulement lorsqu'il y a du soleil, mais aussi la nuit". Le bateau dispose d'environ soixante dix heures d'autonomie. Quant aux performances de Planet Solar, le skipper préfère ne pas en donner. Pour lui ce qui compte, c'est la vitesse "durable". Une moyenne de 6 nœuds serait satisfaisante sur la durée totale de l'expédition. 

Gérer son énergie, l'utiliser correctement, c'est aussi le message que véhicule le Solar Impulse, l'avion solaire de Bertrand Piccard qui se prépare à traverser les États-Unis. Les technologies utilisées sur cet appareil sont disponibles dans la vie de tous les jours. Pour Bertrand Piccard, "il faut que chaque personne devienne un pionnier dans sa vie et ne nous laisse pas être les seuls pionniers sur Solar Impulse"

Bertrand piccard puise son énergie dans le soleil, tout comme Gérard d'Aboville qui le dit avec humour. 

"À mon âge, je me suis rendu compte que mon énergie personnelle n'était pas éternellement renouvelable, donc je me suis associé à un grand partenaire : le soleil"

Nous suivrons tous ces aventuriers de la connaissance, y compris le bateau Tara qui entamera en mai prochain une nouvelle expédition scientifique : l'Oceans Polar Circle, le tour de l'Océan Arctique par les passages du Nord Ouest et du Nord Est. Sa mission : étudier l'écosystème polaire marin. 

Bonus : 

* Tara organise à Paris le 11 avril prochain avec le Conseil économique social et environnemental (CESE) une conférence internationale : Haute mer, avenir de l'humanité, quelle gouvernance pour une gestion durable de l'océan ? * Programme et informations Ici.

Et n'oubliez pas : de la mer intelligente à la terre intelligente, il n'y a qu'un pas. L'événement France Info du mois, c'est Futurapolis qui se déroule du 11 au 13 avril à Toulouse. 

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