Les urgences pédiatriques sont parfois "le seul recours" des familles
14h en semaine au
mois de mai aux urgences pédiatriques du CHU de Rennes, il n'y a pas foule. Rien
à voir avec ces soirs d'hiver où avec les épidémies de bronchiolite et de gastro-entérite, les couloirs sont bondés d'enfants malades.
Et ce retour au calme n'est pas pour
déplaire à Nathalie Escroignard, cadre santé du service : "En 2011 l'activité des
urgences pédiatriques a augmenté de 10 %, idem en 2012, et pour les quatre
premiers mois de l'année, l'activité a déjà enregistré une hausse de 4 % par
rapport à l'année dernière ".
"Aux urgences il y a toujours de la lumière "
Environ 80 enfants, en
moyenne, sont acceuillis aux urgences tous les jours "et de plus en plus sont en
situation de grande précarité " note Nathalie, "surtout en hiver ". Pendant les
périodes de grand froid, quand le 115 est débordé, les médecins voient parfois
débarquer des familles entières, françaises ou étrangères, sans logement.
"On devient leur seul recours, leur seule solution et on ne peut pas les mettre
à la rue ", explique le docteur Zosia Métreau. Et pour obtenir un toit, un lit
pour la nuit, certains parents sont même prêts à mentir, à inventer un mal de
ventre ou une fièvre à leur enfant.
"Soigner c'est aussi prendre soin de l'autre "
Pendant ce temps, "les
effectifs n'ont pas boug é", affirme Nathalie Escroignard et il n'y a pas de formation
particulière non plus pour ces médecins, ces infirmiers, qui se transforment
parfois en travailleurs sociaux. "On en apprend tous les jours ", raconte le
docteur Métreau, "comme le jour où on m'a demandé de faire un certificat
médical à un enfant pour indiquer que son état de santé n'était pas compatible
avec une vie dans la rue... "
Mais le personnel,
aidé notamment au quotidien par une assistante sociale, ne se plaint pas : "O n
aime notre métier et notre service " répète en tout cas ceux interrogés ce jour-là. Et le docteur Céline Farges conclut : "Quand je passe mes journées à essayer
de trouver un logement pour une famille issue de Mongolie, c'est plus tout à
fait le même métier qu'il y a 15 ans, mais j'aime beaucoup cette partie là
aussi. Soigner c'est aussi ça, c'est prendre soin de
l'autre ".
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