La flexisécurité, clé du système danois
Sur le papier, la flexisécurité,
c'est une grande souplesse pour les employeurs et une réelle sécurité pour les
salariés.
Dans les faits, au Danemark, on a une
vision très libérale du marché du travail : il n'y a pas de salaire minimum et
si l'activité ralentit, les entreprises peuvent licencier grâce à des
procédures presque aussi expéditives qu'aux Etats-Unis ou en Angleterre. Et
pourtant, cela ne choque par Karsten, charpentier dans une entreprise de BTP :
"C'est normal, on est habitué, on sait qu'on peut être jeté dehors du jour
au lendemain, s'il n' y a plus de
travail".
Un système d'aide à la recherche efficace
Si Karsten n'est pas très inquiet à
l'idée de se retrouver sans emploi, c'est qu'il sait qu'il retrouvera facilement
du travail. Car la
contrepartie de cette flexibilité, c'est que le système danois d'agence pour l' emploi est très efficace.
Dans les "job centers", les chômeurs ont
rendez-vous avec leur conseiller tous les deux
mois pour faire leur point sur leurs recherches ou pour préparer des entretiens
d'embauche. Un suivi très individualisé et très strict. Un des conseillers
assure qu'"une offre d'emploi ça ne se refuse pas, il faut vraiment de très
bons arguments. Si vous n'avez pas d'excuse acceptable, alors on coupera vos
allocations jusqu' a ce que vous acceptiez ce genre de travail".
Des formations qualifiantes
C'est là toute la
philosophie du système danois : pour toucher le chômage, il faut chercher
activement du travail ou suivre une formation. Et pour proposer
des formations qualifiantes à ces chômeurs l'Etat danois met les moyens : le
pays dépense prés de 2 % de son PIB pour les politiques d'emploi.
Mais la
crise et l'austérité budgétaire n'ont pas épargné le Danemark. L'assurance
chômage a fait l'objet d'une réforme en 2010. Désormais les chômeurs sont
indemnisés pendant deux ans à 60 % de leur salaire. Avant la réforme, ils pouvaient
toucher 90 % de leur salaire pendant quatre ans.
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