L'avenir incertain des "riverains Seveso"
À Feyzin (Rhône), la maison de Salima est coincée entre la voie ferrée et un dépôt de gaz Seveso 2, c'est-à-dire classé à haut risque. Salima, 52 ans, sait que l'habitation dans laquelle elle vit depuis 17 ans est en sursis. Dans les dernières cartographies qui délimitent les zones de danger pour les riverains, sa maison figure dans la zone rouge. Cela signifie que cette mère de quatre enfants risque très fortement d'être expropriée.
Quand on s'éloigne un peu de la raffinerie, le risque devient moins grand pour les riverains. Rue Thomas, rue Jean-Bouin, rue de la Tuilière... Les habitants pourront sans doute rester dans leur maison, mais ils devront faire des travaux d'aménagement, comme l'installation de triple vitrage ou la création d'une pièce de confinement.
Quelle part du financement restera à la charge des propriétaires ? C'est la grosse incertitude. État, collectivités locales et industriels participeront au coût des travaux. Mais une partie incombera aux propriétaires. "Hors de question", disent la plupart des riverains, qui expliquent que le permis de construire leur a été accordé bien après l'installation de la raffinerie. À l'époque, personne ne les a mis en garde contre un quelconque danger.
Les trois PPRT (Plan de prévention des risques technologiques) de la vallée de la chimie (Saint-Fons, Feyzin et Pierre-Bénite) ont pris du retard. Prévus par la loi Bachelot de 2003, ils auraient dû être validés en 2008 au plus tard.
Cinq ans après la date-butoir, aucun des trois n'est terminé.
Ce qui laisse les riverains dans l'incertitude de leur avenir. Expropriations ? Travaux ? Les habitants ignorent ce qu'il adviendra de leurs maisons.
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