Guadeloupe : des bandes et des gangs
"Les bandes sont l'un des aspects de la
recrudescence de la violence sur l'île ", explique Camille Derrier, la patronne
de la sûreté départementale. Après plusieurs vagues de braquages et des
règlements de comptes, la police judiciaire a créé un groupe dédié, aidé par le
SDIG (les ex-RG).
Dans le quartier de Chanzy, à Pointe-à-Pitre, les jeunes connaissent ces
bandes, leur histoire, leur signes de reconnaissance. Leurs noms : "Section
Krim" à Pointe-à-Pitre, "Chien Lari" à Baie Mahault. Certains jeunes ont dû
quitter le quartier pour éviter les problèmes. C'est le cas de Lambic, "je suis
allé en métropole pour me mettre au vert et éviter les embrouilles ici entre
bandes ".
Passage rapide des incivilités à la criminalité
Ces groupes ont recours à la violence. Ils naviguent entre petite
délinquance et criminalité et écument souvent la Guadeloupe par dizaines à
scooter. Ils n'hésitent pas non plus à régler leurs comptes avec des armes à
feu, le plus souvent volées lors de cambriolages. Plusieurs homicides récents
concernent les bandes. La police locale a du mal à les dénombrer mais elle a démantelé certains
groupes, comme les leaders de "Section Krim" à Pointe-à-Pitre.
En 2011 déjà, une mission interne du ministère de l'Intérieur pointait du
doigt la question des bandes aux Antilles. "Le problème est spécifique à la
Guadeloupe ", pouvait-on lire dans ce rapport interne. La culture "gansta rap",
importée de la Jamaïque, mais aussi l'imitation des bandes métropolitaines
alimentent la constitution de groupes qui basculent rapidement des incivilités à
la criminalité, en passant par la déliquance violente.
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