Fukushima trois ans après: l'agriculture sous haute surveillance
Chez Denny's, petite cafétéria du centre-ville de Fukushima,
il y a des femmes bien habillées qui déjeunent entre copines, une famille et
des hommes pressés de manger avant de retourner travailler. Du thé, de la
soupe, du riz, des pâtes, des légumes verts... après avoir lu le menu lorsque
l'on demande au chef s'il cuisine des produits de Fukushima, il répond que les
produits ne sont pas d'ici. Ils viennent de Tokyo.
Pourtant Fukushima est une région très agricole, mais depuis
la catastrophe nucléaire, non seulement les agriculteurs des zones évacuées ne
peuvent plus travailler mais ceux en dehors de ces endroits ont parfois perdu
presque la moitié de leur chiffre d'affaire.
Des contrôles draconiens
C'est le cas de la coopérative de Daté, qui n'arrive toujours pas à retrouver sa rentabilité d'avant 2011. Cette ville se situe dans la région de Fukushima, à plus de 60 km de la centrale. Elle n'a pas été évacuée parce
que la contamination radioactive y était faible.
Pourtant, les agriculteurs ont passé les arbres au Kärcher et font des contrôles
draconiens du niveau de radioactivité de chaque fruit. "C'est la rumeur qui
nous fait perdre des clients ", explique M. Kazemata, patron de la
coopérative.
Certains poissons sont interdits à la vente
Fukushima est une région très
rurale - Il n'y a que deux millions d'habitants sur un pays qui en compte 120 millions au total - et l'agriculture représentait une bonne partie de son activité économique. "Aujourd'hui les produits agricoles vendus
en supermarché ne posent plus de problème contrairement au gibier, aux
champignons et aux pousses de plantes sauvages très prisées au Japon" , explique
Philippe Renaud, de l'IRSN.
Autre problème, celui du poisson.
S'il est contrôlé par échantillons, certaines espèces sont interdites à la vente.
Mais comme les agriculteurs, les pêcheurs de la côte de Fukushima aimeraient pouvoir reprendre leur activité.
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