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"Les secrets des autres", doux et délicat

Un box office dominé par les agents secrets, un facteur russe dans la séance de rattrapage de Jacques Audiard, un Benoît Poelvoorde bête et méchant au programme de la semaine à venir, et une famille américaine fragilisée par le deuil dans le très attachant film de Patrick Wang, "Les secrets des autres", à découvrir dès maintenant dans les salles.
Article rédigé par Florence Leroy
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (Une famille hantée par la mort d'un nouveau-né © Ed Distribution)

Dans "Les secrets des autres ", Patrick Wang nous embarque dans les silences, les fuites, les omissions, les blessures intimes d'une famille hantée par la mort d'un nouveau-né, et sur ce sujet douloureux, il parvient à éviter une dramatisation excessive, il n'est ni pesant ni oppressant, mais reste en permanence du côté de la délicatesse et même d'une forme de douceur, en nous permettant de faire connaissance très progressivement avec chacun des personnages, de la mère qui choisit le silence, à sa plus jeune fille qui se réfugie dans son imaginaire. Comme dans la vie, par bribes, chacun se dévoile dans un film construit comme un canevas, où le passé se mêle au présent, où les images se superposent, pour mieux conduire à l'apaisement et à la réconciliation. Avec ce deuxième film, quatre ans après "In the famil y" qui l'avait révélé, Patrick Wang s'impose comme l'une des figures à suivre du jeune cinéma indépendant américain.

La séance de rattrapage du samedi est assurée par le cinéaste Jacques Audiard dont le dernier film, "Dheepan ", vient de sortir en salles, et qui vous incite à ne surtout pas manquer le dernier film d'Andreï Konchalovsky, "Les nuits blanches du facteur ",  qui avait obtenu le Lion d'argent au dernier festival de Venise, et qui est encore à l'affiche dans quelques salles : "C'est sublime, c'est très très beau, très très drôle, le personnage du facteur a un visage qu'on dirait lavé, comme transparent, avec sans doute une forte imprégnation alcoolique ! C'est aussi le grand lyrisme des paysages russes... C'est touchant, touchant, touchant ."

Parmi les têtes d'affiche mercredi prochain, il y aura Nathalie Baye en mère meurtrie et assoiffée de vengeance dans "La volante ", Meryl Streep en rockeuse sur le retour dans "Ricki and the flash " de Jonathan Demme, et Benoît Poelvoorde dans le rôle de Dieu, rien de moins, un dieu bête et méchant dans "Le tout nouveau testament " de Jaco van Dormae, relecture de la bible drôlatique et ludique, dans laquelle les comédiens, de Yolande Moreau ou Catherine Deneuve à Benoît Poelvoorde peuvent se permettre, comme l'explique le comédien, toutes les facéties : "C'est la liberté du film fauché. A partir du moment où personne n'attend rien de toi, tu ne te mets pas de contraintes ! La liberté, c'est ça, c'est la liberté de l'échec ! "

Au box office, les agents secrets font place nette puisque, sur la semaine écoulée, Tom Cruise, dans le 5e volet de "Mission impossible ", reste en tête du classement et approche la barre des deux millions d'entrées, et que ce mercredi, "Hitman agent 47 "  a pris la tête des nouveautés devant le film de Jacques Audiard, "Dheepan ", qui malgré sa palme d'or démarre moins bien que les deux précédents films du cinéaste, "De rouille et d'os "et "Un prophète ".

Enfin, sachez que "Les minions " sont en train de passer la barre des six millions d'entrées : c'est pour l'instant le plus gros succès de l'année 2015.  

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