Les doutes d'une génération dans le premier film d'Orelsan
Avec ce film, Orelsan propose un récit aux résonances autobiographiques, comme l'était déjà l'album qui a inspiré ce film, et qui racontait les galères de deux jeunes rappeurs que l'on retrouve donc à l'écran. Orelsan lui-même et Gringe, sont deux antihéros, deux glandeurs, deux ados attardés très occupés à toujours tout remettre à plus tard. Sauf que la trentaine qui approche va peut-être les pousser à écrire et enregistrer un morceau enfin abouti. Leur goût des vannes un peu foireuses et des virées souvent fumeuses, leurs errances normandes entre des centres commerciaux bétonnés et des bars de nuit enfumés, sont filmés sans prétention, sans volonté de donner de leçon.
Le comédien Olivier Loustau, dont le premier film en tant que cinéaste, La fille du patron , sortira début janvier, vous conseille de ne pas oublier parmi les films encore à l'affiche The Lobster , traduisez "le homard", le film de Yorgos Lanthimos avec Colin Farell, farce loufoque qui a déjà séduit plus de 220.000 spectateurs, qui nous embarque dans une société où le couple est obligatoire, où tous les individus qui restent célibataires sont transformés en animaux. "C'est un film qui m'a beaucoup plu par sa dinguerie, dit Olivier Loustau, dinguerie dans laquelle j'ai plongé immédiatement, un monde d'anticipation très proche de nous finalement, avec ce que ça nous raconte sur le couple, sur l'amour, sur les interdits. C'est loufoque, drôle et très pertinent."
Le programme de la semaine à venir et le box-office
Le box-office en ce moment fait la part belle aux comédies et aux films pour le jeune public, avec, à la première place du classement hebdomadaire, Babysitting 2 qui a réuni en première semaine plus de 800.000 spectateurs, et en tête des nouveautés mercredi dernier, le deuxième épisode de Belle et Sébastien , avec plus de 86.000 entrées en une journée.
Ce box-office très français sera toutefois très rapidement chamboulé et américanisé avec le débarquement dans plus de mille salles la semaine prochaine de Star Wars : le réveil de la force , le film événement de cette fin d'année qui risque de laisser bien peu de place aux autres sorties, dont certaines sont pourtant à noter sur vos agendas : il faudra notamment aller découvrir André Dussolier et Melvil Poupaud dans le bon polar politique de Nicolas Pariser, Le grand jeu , ou encore Jean-Pierre Bacri dans La vie très privée de monsieur Sim de Michel Leclerc, dans le rôle d'un dépressif tragi-comique et finalement touchant, un homme qui a tout perdu mais qui garde le sourire, un homme seul même s'il dialogue sur Facebook ou avec son GPS : "J'aime le progrès, le changement, souligne Jean-Pierre Bacri, je trouve cela très amusant, internet, et le fait que tout le monde communique avec tout le monde, mais ça n'empêchera jamais la solitude des hommes. On peut multiplier les moyens de communication, on se retrouvera toujours face à soi-même. Donc, si le film raconte quelque chose, c'est cette ultra moderne solitude comme le dit Michel Leclerc en citant Alain Souchon. Et ça parle à tout le monde, cette solitude."
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