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"Le bouton de nacre" : l'océan "témoin" de la douloureuse histoire du Chili

Florence Leroy vous présente cette semaine dans "Cinéma Week-end" le très beau documentaire de Patricio Guzman, "Le bouton de nacre", qui vient tout juste de sortir en salle.
Article rédigé par Florence Leroy
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
  (Le bouton de nacre © Hugues Namur)

Trois films en ce moment évoquent le destin de  trois peuples qui ont été ou restent menacés de destruction : le peuple juif dans Le fils de Saul , des amérindiens dans Les chansons que mes frères m'ont apprises  et puis les Indiens du sud du Chili qui sont les héros en quelque sorte du très beau documentaire de Patricio Guzman, Le bouton de nacre , qui vient tout juste de sortir en salle.

 

 

Comme il le fait depuis maintenant plus de 40 ans, Patricio Guzman continue avec ce film d'explorer l'histoire de son pays, le Chili, en nous embarquant cette fois dans le sud, en Patagonie, sur les côtes de l'océan Pacifique, pour un voyage à la fois poétique, cosmique, et politique.

Un voyage très singulier puisque le cinéaste s'attache à la mémoire de l'eau, à la mémoire de cet océan, pour évoquer l'histoire à la fois riche et tragique du Chili :  sa culture, sa beauté, mais aussi sa violence, les corps des opposants à Pinochet qui furent jetés au fond de cet océan. Mais aussi ceux des Indiens du sud qui furent massacrés là, et dont il ne reste que très peu de survivants.

 

Philippe Faucon, dont le dernier film, Fatima est toujours à l'affiche,  vous conseille de ne pas manquer les toutes dernières séances dans les salles du film de Chloé Zhao, Les chansons que mes frères m'ont apprises . Le cinéaste a été touché par cette immersion dans une réserve indienne  du Dakota du sud, aux côtés d'un adolescent tiraillé entre ses origines, son peuple en perdition, et son désir de s'ouvrir au monde et de partir : "C'est une histoire de vie, de liens entre des gens, entre ce frère qui veut quitter la réserve et sa sœur qui le vit mal, comme un abandon. Il y a ces problématiques de gens qui veulent s'en sortir et qui, en même temps, sont liés entre eux par du vécu, des proximités, et c'est très très beau."

Le box-office et le programme de la semaine à venir

 

La folie destructrice de l'homme sera encore à l'œuvre mercredi prochain dans les salles,  aussi bien dans un dessin animé au graphisme signé Jacques Tardi, Avril et le monde truqué, que dans la reconstitution très noire, trop classique de Christian Carion de l'exode de 1940 dans En mai, fais ce qu'il te plait , ou dans le film choc du hongrois Laszlo Nemes qui choisit de nous plonger dans Le fils de Saul  au cœur du camp d’Auschwitz, aux cotés d'un déporté juif hongrois condamné à assister les nazis dans leur entreprise génocidaire : "C'est devenu un livre d'histoire. Moi je voulais ramener cette histoire au présent. Je voulais qu'on soit au milieu pour parler de cette chose aujourd'hui. Je pense que la destruction des juifs d'Europe hante toujours l'Europe, par l'antisémitisme renaissant, par le négation de la Shoah, et en même temps des gens se font massacrer partout dans le monde de manière méthodique. Si le film a un but, c'est de créer un peu d'empathie chez le spectateur."

 

 

Pour le moment, au box-office de la semaine,  Matt Damon, dans Seul sur mars , avec plus d'un million 100.000 entrées en une semaine, talonne Aladin , toujours en tête avec désormais plus de deux millions 800.000 entrées.

 

 

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